Le taux d'inoccupation des logements dans les principaux centres urbains du Québec est passé à 2,4% en octobre, contre 2,2% un an plus tôt, a révélé mardi la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL).

Le Front d'action populaire en réaménagement urbain, le FRAPRU, a rapidement réagi par voie de communiqué en évoquant «une dixième année de pénurie de logements locatifs».

La SCHL ajoute que les loyers ont progressé en moyenne de 2,8% depuis un an. Dans la région de Montréal, le loyer moyen pour un appartement de deux chambres est passé de 659 $ à 669 $ en un an, et de 653 $ à 676 $ dans la région de Québec.

L'agence fédérale affirme que les grands marchés locatifs du Québec demeurent les plus abordables au pays, et qu'ils sont plus abordables que l'an dernier dans les régions de Montréal, Québec et Sherbrooke.

Les logements de trois chambres et plus, qui sont particulièrement recherchés par les familles, demeurent toutefois difficiles à trouver, ajoute la SCHL.

«En ralentissant l'accession à la propriété, l'incertitude économique a stimulé la demande d'habitations de substitution plus abordables, dont les grands appartements», a expliqué par voie de communiqué l'économiste régional de la SCHL, Kevin Hughes.

Le FRAPRU estime que la situation est particulièrement critique dans la région de Québec, où le taux de logements inoccupés est resté inchangé à 0,6%.

En ce qui concerne les logements de trois chambres et plus, le FRAPRU se désole de constater que le taux d'inoccupation est de seulement 0,1% à Québec et 1,7% à Montréal. Pour toute la région de Québec, cela se traduirait par la disponibilité de seulement 15 logements de trois chambres.

«Cette pénurie est même alarmante, a déclaré le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant. C'est la preuve que le marché privé de l'habitation s'est tourné vers les condominiums ou les résidences pour personnes âgées, le secteur qui rapporte le plus.»

La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec attribue en partie cette situation au fait que «les propriétaires de logements et les investisseurs font face à la même explosion des coûts d'entretien, de rénovation et de construction qu'ailleurs au pays, mais les revenus de location au Québec n'ont pas suivi la même courbe».

L'organisme estime donc qu'il «ne faut donc pas s'étonner de la dégradation du parc de logements québécois et du manque d'intérêt à en construire de nouveaux pour répondre à la demande».