Le Québec compte 80 stations de ski alpin. La moitié appartiennent à des intérêts privés. Les autres sont sous la responsabilité d'organismes municipaux. Alors que le début de saison connaît des moments difficiles, les investissements tardent à venir.

«Les investissements sont très timides à cause de la situation financière, déplore Claude Péloquin, président-directeur général de l'Association des stations de ski du Québec. Le plan d'aide du gouvernement provincial n'est pas accessible. Nous avons soumis des suggestions pour l'alléger. Nos demandes dorment sur les bureaux du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation depuis au moins un an.» Le point de vue de M. Péloquin est partagé par d'autres gestionnaires.

«Le plan du gouvernement n'est aucunement adéquat pour notre industrie», soutient le directeur de Mont-Sutton, Jean-Michel Ryan. Cette station fête cette saison son 50e anniversaire.

Les stations qui ont investi ont obtenu des prêts de leur établissement bancaire local. À cause du contexte économique, il est plus difficile pour les gestionnaires de stations de ski alpin de faire des emprunts. L'industrie touristique connaît le même problème.

Charles Désourdy, de Ski Bromont, soutient que si le gouvernement ne modifie pas ses exigences pour les prêts aux stations, une dizaine devront fermer au cours des prochaines années. «Les équipements, poursuit-il, vont devenir désuets et ne répondront plus aux normes de sécurité, et les gestionnaires n'auront pas l'argent nécessaire pour les remplacer.»

Ski Mont-Saint-Bruno figure parmi les stations qui ont investi leur propre argent ou celui prêté par une institution locale. «Notre investissement de cette année est de l'ordre de 1,2 million de dollars, indique Michel Couture. Nous avons augmenté de 60% la capacité du bâtiment qui reçoit la clientèle et construit un bistro pour répondre à la demande des baby-boomers. Le reste de la somme a été consacrée à l'amélioration de nos infrastructures.»

La direction de Ski Mont-Saint-Bruno a fait l'acquisition de la station Mont-Joye, située entre Magog et Sherbrooke.

Dans les Lau rentides, Mont-Saint-Sauveur a investi 2,5 millions pour une montagne russe alpine qui traverse le mont. Unique au Canada, elle sera à la disposition de toute la famille durant les quatre saisons. «Nous traitons avec une succursale locale d'une banque», précise Louis Dufour, PDG de la station.

Interrogée par La Presse au sujet de la position du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, sous la responsabilité de Clément Gignac, une conseillère en communication a répondu: «Pour faire suite à votre question concernant l'évolution de l'ajustement du financement des centres de ski au Québec, je tiens à vous informer que nous ne pouvons vous donner de détails pour le moment, car le dossier est en cours d'analyse. « Une réponse semblable avait été donnée l'an passé.