Les cofondateurs de Cossette n'abandonnent pas espoir de reprendre le contrôle de l'agence de publicité et ont indiqué mercredi qu'ils pourraient hausser leur mise dans la guerre aux enchères les opposant à leur rival.

La firme Cosmos Capital, dirigée par l'ancien président et cofondateur de Cossette François Duffar, a déjà égalé mardi soir l'offre déposée par Mill Road Capital, une firme américaine d'investissements privés.

Cosmos affirme être prête à débourser 7,87 $ par action de Cossette dont elle n'est pas déjà propriétaire.

L'offre de Mill Road épingle à 131,5 millions $ la valeur de Cossette.

Cosmos a indiqué mercredi qu'elle pourrait offrir encore plus si on lui donnait accès à des documents privés que les autres soumissionnaires ont déjà pu consulter, comme des plans d'affaires, des contrats avec des clients et d'autres données financières, a affirmé la porte-parole Sylvia Morin.

«Une fois que nous aurons vus ces documents, nous pourrions envisager de présenter une offre plus importante, a-t-elle dit. Les actionnaires pourraient en ressortir gagnants parce qu'il pourrait en résulter une offre plus généreuse.»

L'offre actuellement présentée par Cosmos vient à échéance le 7 décembre.

De son côté, Cossette a diffusé un communiqué de presse mercredi en fin d'après-midi pour indiquer que son conseil d'administration examinerait la nouvelle offre de Cosmos dès que cette dernière l'aurait présentée aux autorités de réglementation en valeurs mobilières provinciales canadiennes.

Le communiqué précise que le conseil d'administration de Cossette décidera ensuite si des mesures doivent être prises pour respecter les devoirs fiduciaires de l'entreprise, tout en respectant les obligations prévues dans l'entente de fusion conclue le 9 novembre avec Mill Road.

L'analyste Adam Shine, de la Banque Nationale, croit dorénavant que la transaction se concrétisera à plus de 7,87 $ par action. Les investisseurs, semblant lui donner raison, ont fait grimper le cours de l'action de Cossette à 8,00 $ mercredi à la Bourse de Toronto, ce qui représente une hausse de 20 cents par rapport au cours de clôture de la veille.

«Il est dans le meilleur intérêt des investisseurs que Cossette permette à Cosmos de prendre connaissance de ces informations pour lui donner l'occasion de formuler une offre plus élevée», a-t-il indiqué dans une note rendue publique mercredi.

M. Shine estime aussi que cette décision de Cosmos témoigne de son «désir intense» d'acquérir Cossette. «En d'autres mots, Cosmos n'a pas l'intention de disparaître», a-t-il ajouté.

Frank Palmer, le président et chef de la direction de l'agence de publicité et communications DDB Canada, croit pour sa part que Cossette pourrait profiter de l'expertise de Cosmos et de sa connaissance du milieu de la publicité.

«Si Cosmos l'achète, je pense que ce sera nettement meilleur pour la compagnie et ses clients, a-t-il expliqué depuis Vancouver. C'est meilleur pour tout le monde d'être acheté par une entreprise qui comprend le milieu en général.»

Cosmos compte aussi parmi ses employés l'ancien vice-président de Cossette, Georges Morin.

Cossette est inscrite en Bourse depuis 10 ans. M. Duffar en est un actionnaire important, et Mme Morin indique qu'il pourrait en fermer le capital s'il parvenait à l'acheter.