Le ministre des Finances, Raymond Bachand, a confirmé lundi que le déficit du gouvernement du Québec pour l'exercice en cours sera supérieur à la prévision de 3,9 milliards $ inscrite dans le budget de mars dernier.

Le ministre doit livrer la plus récente prévision sur le déficit du gouvernement québécois dans sa mise à jour économique et financière, mardi.

Mais dans un discours prononcé dans le cadre d'un événement de l'Autorité des marchés financiers, à Montréal, M. Bachand a affirmé qu'il y aurait «un écart par rapport à nos prévisions», en soutenant que Québec avait dû faire face à «une situation plus difficile que prévu».

Pour établir son budget, en mars, Québec s'était fondé sur la prévision la plus courante à l'époque, soit une diminution de 1,2 pour cent du produit intérieur brut (PIB) en 2009, alors que les plus récentes estimations font état d'une baisse de 1,5 pour cent.

Le Québec fait tout de même meilleure figure qu'ailleurs: pour 2009, on prévoit actuellement un recul de 2,3 pour cent du PIB au Canada, de 3,5 pour cent en Ontario, de 2,6 pour cent aux États-Unis, de 3,9 pour cent en Europe et de 6 pour cent au Japon, a tenu à souligner le ministre.

Du même souffle, il a indiqué que l'écart entre les prévisions budgétaires de l'hiver et celles de l'automne serait moins important au Québec qu'en Ontario et au gouvernement fédéral.

«On verra demain lors de la mise à jour si on est aussi bons prévisionnistes que l'Institut C.D. Howe le dit», a lancé Raymond Bachand

Queen's Park a annoncé la semaine dernière que son déficit pour le présent exercice atteindrait 24,7 milliards $, alors qu'il prévoyait un maque à gagner de 14,1 milliards $ en mars et de 18,5 milliards $ trois mois plus tard.

À Ottawa, on prévoit désormais un déficit de 55,9 milliards $, alors qu'en juin, on prédisait un manque à gagner de 50,2 milliards $. Dans le budget de janvier, la cible avait été fixée à 33,7 milliards $.

M. Bachand a répété que Québec comptait toujours résorber le déficit d'ici 2013-14 et que pour y arriver, tous allaient devoir «mettre l'épaule à la roue». Il a une fois de plus évoqué une hausse des tarifs d'Hydro-Québec et l'objectif de limiter à 3,2 pour cent la croissance des dépenses gouvernementales, un message en bonne partie destiné aux syndiqués de la fonction publique, qui négocieront sous peu avec Québec.