De retour d'une mission au Japon, le président et chef de la direction d'Investissement Québec, Jacques Daoust, s'attend à l'annonce d'au moins deux nouveaux investissements de la part d'entreprises nippones déjà présentes ici, et ce, au cours des prochaines semaines.

L'un des investissements entraînera la création d'une centaine d'emplois, alors que l'autre permettra de consolider des postes, a indiqué M. Daoust au cours d'une entrevue avec La Presse Canadienne, vendredi. Il n'a toutefois pas voulu dire de quelles entreprises il s'agissait et dans quelles régions les annonces auraient lieu. De plus, l'organisme de prospection économique se donne 18 mois pour attirer au Québec une entreprise japonaise qui s'est montrée intéressée par la province.

La mission d'Investissement Québec au Pays du soleil levant visait deux objectifs principaux: d'abord prendre le pouls des sociétés japonaises déjà installées dans la province afin de s'assurer qu'elles n'ont pas l'intention de quitter ou de réduire leur présence, puis solliciter d'autres entreprises dans l'espoir qu'elles s'établissent ici.

Jacques Daoust est ressorti «rassuré» de la dizaine de rencontres tenues avec des dirigeants japonais, certaines en compagnie du ministre des Relations internationales, Pierre Arcand. Selon ce qu'il a pu apprendre, les entreprises nippones ne prépareraient aucune compression majeure au Québec.

Pour les Japonais, c'est le moment d'investir à l'étranger, a fait valoir M. Daoust. Depuis l'éclatement de la crise financière, l'automne dernier, le yen s'est apprécié de plus de 20 % face aux devises canadienne et américaine.

«Je leur ai dit: avec la force du yen, vous allez probablement vouloir investir à l'étranger et il faudrait penser à nous autres», a-t-il raconté.

Le grand patron d'Investissement Québec a aussi mis l'accent sur la stabilité des travailleurs d'ici, qui sont moins portés à muter dans d'autres villes que les habitants du reste de l'Amérique du Nord. Or, pour les Japonais, la fidélité des employés à l'égard de leur entreprise est importante.

«On peut vendre la loyauté, la continuité de notre main-d'oeuvre, a expliqué Jacques Daoust. Ici, ils ont le sentiment que lorsqu'ils développent la main-d'oeuvre, ils ne le font pas pour le concurrent: ils le font pour eux.»

Bien sûr, les entreprises du Japon, comme celles du reste du monde, sont également attirées par les coûts d'exploitation relativement faibles qui existent au Québec, grâce notamment aux crédits d'impôts et aux subventions gouvernementales. L'abondance des ressources naturelles et le faible coût de l'électricité québécoise complètent le tableau.

Une cinquantaine d'entreprises japonaises, qui emploient plus de 6000 personnes, sont établies au Québec. Parmi les plus importantes, notons le fabricant de fermetures éclair YKK; Waterville TG, une filiale de Toyota qui fabrique des systèmes d'étanchéité pour l'industrie de l'automobile; la brasserie Sapporo, propriétaire d'Unibroue; le concepteur de jeux vidéo Eidos, le constructeur d'équipement lourd Komatsu et le fabricant de pneus Bridgestone Firestone.

Depuis 2005, les sociétés japonaises ont investi quelque 350 millions de dollars pour assurer leur croissance ou acquérir des entreprises d'ici.