Le fabricant d'équipement industriel GLV (T.GLV.B) entend porter son chiffre d'affaires à un milliard de dollars d'ici quelques années en misant notamment sur le traitement des eaux usées, le dessalement de l'eau de mer et la production d'énergie «verte».

L'acquisition de la société autrichienne Christ Water Technology, annoncée la semaine dernière, contribuera grandement à l'atteinte de cet objectif si elle se concrétise. Les revenus de GLV, dont le siège social est situé à Montréal, ont atteint 599 millions au cours de l'exercice terminé le 31 mars, et l'entreprise s'attend à ce que Christ Water fasse augmenter son chiffre d'affaires de 275 millions en 2010-11, pour un total de près de 900 millions.

Pour arriver à un milliard de dollars, GLV compte procéder à d'autres acquisitions et faire croître de 15% par année les revenus de son secteur du traitement des eaux, a indiqué mercredi le président et chef de l'exploitation de l'entreprise, Richard Verreault, au cours de l'assemblée annuelle des actionnaires.

Happée par la récession et la crise structurelle qui frappe le secteur forestier, la division de fabrication d'équipement pour l'industrie des pâtes et papiers, spécialité historique de GLV, a vu son carnet de commandes plonger de 60% en un an. Désormais, l'entreprise prévoit que la croissance de ce secteur ne dépassera pas 3% par année.

D'ici quelques années, les revenus de GLV, auparavant connue sous le nom de Groupe Laperrière & Verreault, devraient donc provenir à 70% du secteur du traitement des eaux et à 30% des pâtes et papiers.

L'eau prend de la valeur

La direction de GLV entrevoit un très bel avenir pour le traitement des eaux, en raison notamment de la croissance soutenue de la population mondiale, de l'augmentation générale de son niveau de vie et, surtout, des problèmes environnementaux croissants.

L'entreprise croit que la demande pour le traitement des eaux usées municipales, le recyclage des rejets industriels et le dessalement de l'eau de mer augmentera de façon soutenue au cours des prochaines années. On voit même un fort potentiel pour la production d'énergie à partir des biogaz générés par le traitement des eaux usées et des boues, un concept encore embryonnaire, du moins en Amérique du Nord.

«Toute matière peut être réutilisée, a assuré M. Verreault. C'est la nouvelle mode du futur.»

Par ailleurs, pour stabiliser davantage ses revenus, GLV veut développer ses ventes de pièces de rechange et de produits chimiques.

La direction de GLV a bon espoir que les actionnaires de Christ Water, cotée à la Bourse de Vienne, accepteront de déposer leurs actions. Pour que la transaction de 153 millions aille de l'avant, au moins 90% des actionnaires devront céder leurs titres. Si tout va comme prévu, la vente devrait être conclue en novembre ou en décembre, après l'approbation des autorités autrichiennes.

Implantée dans une trentaine de pays, GLV emploie quelque 1600 personnes.

L'action de GLV s'échangeait mercredi à 8,60 $, un cours inchangé par rapport à celui de la veille, à la Bourse de Toronto.