Les dirigeants du Fonds de solidarité de la FTQ ont tenté de rassurer leurs investisseurs samedi lors de l'assemblée générale annuelle des actionnaires du fonds. Dans la foulée de la tempête médiatique entourant la FTQ-Construction et le Fonds de solidarité, ils ont réitéré les mesures de resserrement adoptées pour améliorer leur code d'éthique et leur gouvernance.

«On peut toujours s'améliorer, faire mieux, apprendre de nos erreurs et de nos réussites», a déclaré à ses actionnaires réunis à l'hôtel Sainte-Élizabeth à Montréal, le président du Conseil d'administration du Fonds de Solidarité FTQ, Michel Arseneault.

«Comme vous le savez, on a amélioré notre gouvernance. On a voulu s'assurer, notamment dans notre filiale immobilière, d'éviter toute perception négative et on a invité plus de personnes de l'externe et indépendantes à faire partie de nos comités d'investissements.»

Michel Arseneault est également revenu sur les allégations diffusées dans un reportage de l'émission Enquête jeudi soir.

Selon des informations recueillies par l'équipe de reporters de Radio-Canada, les entreprises de construction de Tony Accurso auraient bénéficié d'un traitement privilégié au Fonds de solidarité FTQ.

Par ailleurs, dans une conversation téléphonique enregistrée à son insu, le bras droit de Michel Arsenault, Gilles Audette a affirmé que le Fonds de solidarité de la FTQ avait fait affaire avec un sympathisant des Hells Angels. Il a également insinué que des membres de la mafia souhaitaient le départ du président de la FTQ.

«Traitement tendancieux»

«Nous avons les preuves d'un traitement incomplet et donc tendancieux, a souligné Audette devant ses investisseurs. Ils ont volontairement mis de côté des informations que nous leur avions données avec transparence parce que ça ne faisait pas leur affaire et que ça venait dégonfler leur baloune.»

Lors d'un point de presse donné à la suite de l'assemblée générale, le président-directeur général du Fonds de Solidarité de la FTQ, Yvon Bolduc, a également affirmé que l'image de l'organisme, qui gère des actifs de 6,4 milliards, devait-être au-dessus de «toute perception négative».

Pour promouvoir la «transparence», il a rappelé que le conseil d'administration du Fonds de solidarité a adopté des mesures pour resserrer son code d'éthique. Depuis avril, la supervision du code d'éthique et de déontologie est désormais assurée par un comité composé exclusivement de membres indépendants provenant du conseil d'administration.

Pertes et investissements record

En juillet, le Fonds de solidarité de la FTQ a dévoilé la pire performance de ses 25 années d'existence en bouclant son exercice financier annuel avec une perte de 12,6%. Dans le contexte de la crise économique, les gestionnaires du Fonds sont toutefois parvenus à minimiser les dégâts.

Selon des données distribuées hier par le Fonds de la FTQ, les principaux indices boursiers ont obtenu des rendements moyens de -29% à -34%, tandis que les fonds équilibrés canadiens ont obtenu un rendement moyen de -16% pour la même période (premier juin 2008 au 31 mai 2009).

Hier, les dirigeants du Fonds de Solidarité n'ont pas manqué de souligner que la dernière année avait également été marquée par des investissements records. En tout, 848 millions de dollars ont été investit et 542 millions de dollars ont été consacrés à trois programmes de financement lancés lors du dernier budget du Québec.

Environ 571 000 Québécois détiennent un placement dans le Fonds de solidarité de la FTQ.