La saga juridique de Claude Robinson pourrait se poursuivre. Quatre défendeurs, dont le présumé auteur de la série animée Robinson Sucroë, ont déposé lundi une demande d'appel du jugement qui les a reconnu responsables du plagiat de son oeuvre en août.

Le scénariste français Christophe Izard ainsi que les producteurs France animation, Ravensburger Film et RTV Family Entertainement, ont soumis une inscription en appel à la Cour d'appel du Québec. Ils comptent plaider que le juge de première instance Claude Auclair a commis une erreur de droit lors du calcul des dommages et intérêts accordés au créateur Claude Robinson.  

Les parties soutiennent également que le juge a erré en déterminant qu'une reprise «partielle» du caractère de certains personnages crées par Claude Robinson dans son dessein animé Les aventures de Robinson Curiosité pouvait constituer une reprise «importante».

La corporation Cinar, les films Cinar et Ronald Weinberg (qui agit également à titre de liquidateur de la succession de feu Micheline Charest) ne sont toutefois pas inclus dans la demande d'appel.

Claude Robinson s'est dit «extrêmement» découragé, mais peu surpris de la requête.

«Ça ne change rien de leur attitude depuis 14 ans. Ce sont des gens qui ont prouvé leur mauvaise foi et leur attitude dilatoire. Pourquoi est-ce qu'ils changeraient même s'ils ont eu un jugement contre eux? Ils restent les mêmes personnes... Des bandits en cravate.»

Après une bataille juridique qui aura duré 14 ans, Claude Robinson obtenu gain de cause contre Cinar, son ex-dirigeant Ronald Weinberg, Christophe Izard et les trois autres coproducteurs.

Dans son jugement rendu le 26 août, le juge Auclair a tenu les défendeurs responsables de vol de propriété intellectuelle en ayant malhonnêtement plagié l'oeuvre de Claude Robinson intitulée Les aventures de Robinson Curiosité.

L'auteur et dessinateur de 58 ans a obtenu une compensation de 5,2 millions de dollars en plus des intérêts et des frais d'expertise.

Lorsque le jugement a été rendu, Robinson a confié qu'il espérait pouvoir retrouver son élan créatif, disparu il y a 14 ans. «J'avais recommencé à faire des toiles, mais mon taux de concentration s'est réduit de beaucoup aujourd'hui», a-t-il confié. «J'ai bien peur qu'on soit parti pour une autre ride comme on dit.»

Les autres défendeurs ont jusqu'au 28 septembre pour déposer une demande d'appel.