Le viaduc de la Concorde

L'effondrement du viaduc de la Concorde à Laval en 2006 a permis d'accoucher d'un programme d'infrastructures qui était déjà en marche quand l'économie s'est mise à ralentir. Pour l'ampleur, par contre, des provinces de l'Ouest prévoient en faire plus cette année. Au Québec, c'est 9 milliards ou environ 1125$ par habitant en 2009, contre 7,5 milliards ou 2000$ par habitant en Alberta et, en Colombie-Britannique, 1500$ par personne, selon les calculs de Marie-Christine Bernard, du Conference Board.  

La diversité

« Même si son économie est davantage axée sur le secteur manufacturier que celle de toute autre province, l'économie québécoise possède des assises manufacturières diversifiées et a déjà traversé une période de changements structurels majeurs », ont écrit la semaine dernière les économistes de la TD. D'autres ont résumé la chose ainsi: «Le Québec n'a pas les autos!»

 

Le poids de l'État

Pour chaque dollar qui circule dans l'économie du Québec, 50,3 cents ont un lien direct avec les gouvernements fédéral, québécois ou municipaux. La donnée, calculée par l'Institut de la statistique, comprend les investissements des sociétés d'État et les intérêts sur la dette. Dans le reste du pays, c'est 34,9 cents. «Ça a un effet stabilisateur», explique l'économiste Marc Van Audenrode, de l'Université de Sherbrooke.

 

L'absence de bulle immobilière

Dans le reste du pays, le prix des maisons a baissé beaucoup plus qu'ici, conséquence d'une bulle qui a éclaté. «À Vancouver, une baisse de 10 % sur une maison de 400 000 $, c'est 40 000 $», illustre Marc Pinsonneault, de la Banque Nationale. Avec des pertes pareilles, même sur papier, le coeur n'est pas à la dépense.

 

Le «facteur culturel»

Le raisonnement de Marc Van Audenrode va comme suit: «La récession a été aussi forte et subite parce que les consommateurs ont arrêté de dépenser, ce qui, à mon avis, a été provoqué par le fait que les gens regardaient CNN et Fox News à longueur de journée.» Or, au Québec, poursuit-il, on n'a pas été exposé aussi directement à ce «vent de panique» qui a gagné les États-Unis.

Stéphane Paquet