Voici la chronologie des événements qui ont mené à la condamnation de la firme Cinar et ses fondateurs dans l'affaire Claiude Robinson.

1984

Établissement à Montréal de Cinar, fondée par Micheline Charest et son mari, Ronald Weinberg.

1987

Début de la production chez Cinar, qui se spécialise dans les dessins animés pour enfants.

1993

Cinar est inscrite en Bourse à Toronto et à Montréal. Au nombre de ses succès, on compte notamment The Busy World of Richard Scarry, Madeline, Chris Cross...

1996

Dépôt d'une poursuite de 2 millions d'un créateur, Claude Robinson, qui affirme que Cinar lui a volé son projet d'émission éducative pour enfants, Robinson Curiosité, pour en faire Robinson Sucroë. On n'y prête guère attention, mais la GRC mène une perquisition dans les locaux de Cinar à Montréal.

1997

Cinar compte maintenant 200 employés et donne du travail à 600 personnes. Cinar produit maintenant Caillou et surtout Arthur, l'émission pour enfants la plus regardée aux États-Unis.

1999

La valeur en Bourse de Cinar atteint son sommet, soit 1,6 milliard.

15 octobre 1999

À la suite des pressions du Bloc québécois, on apprend que, jusqu'en 1999, la société faisait signer des contrats de prête-noms à de faux auteurs canadiens. Les textes étaient en réalité écrits par des Américains. Le stratagème permettait à Cinar d'obtenir de juteuses subventions de Téléfilm Canada et des crédits d'impôt.

2000

Après une enquête interne, on découvre en plus de nombreuses malversations, notamment l'utilisation d'argent de Cinar pour des travaux chez les Weinberg-Charest, et un mystérieux «investissement» de 122 millions US aux Bahamas. Le numéro trois de Cinar et chef de la direction financière, Hasanain Panju, est congédié le 6 mars. Micheline Charest et Ronald Weinberg sont également écartés peu de temps après. Le titre de Cinar est radié de la Bourse. Des perquisitions de la GRC ont lieu. Une avalanche de poursuites civiles s'abat sur la société et ses dirigeants.

2001

Cinar reconnaît ses torts dans l'affaire des prête-noms et règle le dossier avec le fisc canadien et québécois.

2002

L'avocate de la Couronne chargée d'étudier le dossier de police annonce qu'il n'y aura pas d'accusations criminelles contre Micheline Charest et Ronald Weinberg.

Début 2004

Des investisseurs torontois rachètent le catalogue de Cinar, qui sera rebaptisée Cookie Jar.

14 avril 2004

Micheline Charest meurt dramatiquement à la suite d'une chirurgie esthétique qui a mal tourné.

Février 2008

Cinar s'entend finalement avec Ronald Weinberg dans un règlement tenu confidentiel.

2 septembre 2008

À la suite d'une longue bataille juridique, le procès Cinar-Robinson débute en Cour supérieure.

26 août 2009

La Cour supérieure condamne la firme Cinar et ses fondateurs, Micheline Charest, maintenant disparue, et Ronald Weinberg; France Animation et son président-directeur général, Christian Davin; Ravensburger Film + TV; RTV Family Entertainment; et Christophe Izard, le producteur exécutif de la série Robinson Sucroë, à verser 5,22 millions à l'auteur Claude Robinson.