Les enfants des présumées victimes d'Earl Jones s'unissent pour créer une nouvelle organisation qui sera chargée de défendre les Canadiens victimes de criminels en cols blancs.

Le soi-disant conseiller Earl Jones serait à l'origine d'une fraude pyramidale. Il est l'un parmi plusieurs individus à avoir fait les manchettes cette année en Amérique du Nord après avoir mis en place une «combine à la Ponzi».

Le nouveau groupe se serait inspiré d'une organisation similaire qui s'était formée après le scandale financier américain orchestré par Bernie Madoff.

La coalition formée de victimes exercera des pressions sur les gouvernements pour qu'ils imposent des pénalités plus lourdes à ces criminels, incluant de plus longues sentences d'emprisonnement. Le groupe demandera également qu'il y ait, au Canada, un seul régulateur des marchés financiers plutôt que treize comme c'est actuellement le cas. Enfin, il fournira également un support émotionnel aux victimes et récoltera de l'argent qui sera versé dans un fond destiné à aider les victimes.

Le groupe, qui n'a pas encore de nom, sera officiellement lancé à Ottawa lors d'une marche qui aura lieu le 26 septembre sur la colline parlementaire.

Joey Davis, le fils de l'une des victimes d'Earl Jones, soutient que rien n'est prévu pour aider les victimes de fraudeurs financiers.

«Je reçois tous les jours des appels de personnes qui auraient été embourbées dans de tels crimes financiers depuis cinq, dix ou vingt ans au Canada. Elles n'ont pas d'autre choix que de se tourner vers les cours ou le système policier pour faire entendre leur voix», dit M. Davis.

L'idée d'avoir un seul régulateur des marchés financiers au pays est populaire auprès du gouvernement fédéral et de nombreuses entreprises. Toutefois, certains gouvernements provinciaux, comme celui du Québec, s'y opposent farouchement. Le gouvernement de Jean Charest a même demandé à la cour d'appel de la province de vérifier si la proposition d'Ottawa était constitutionnelle.

M. Davis affirme également que le groupe sera présent sur Internet, ce qui permettra aux victimes d'échanger sur un site et leur rappellera qu'ils ne sont pas seuls.

Janet Watson, une femme originaire de Sherbrooke, a perdu toutes ses économies en vue de sa retraite lorsque la compagnie d'investissement Mount Real a fermé ses portes en 2005 sous l'ordre de l'Autorité des marchés financiers du Québec. Selon Mme Watson, la possibilité de communiquer entre les victimes est quelque chose d'important puisque souvent, ces personnes sont gênées d'en parler.

Le groupe a déjà rencontré le député conservateur Christian Paradis, et a rendez-vous, mardi, avec le chef néo-démocrate, Jack Layton.