Le géant québécois SNC-Lavalin (t.SNC) a annoncé vendredi l'acquisition de 48 pour cent du capital-actions d'OAO VNIPIneft (VNP), une société d'ingénierie russe spécialisée dans le raffinage du pétrole, le traitement du gaz ainsi que les produits pétrochimiques et chimiques. 

SNC-Lavalin n'a pas révélé le montant de la transaction. L'analyste Pierre Lacroix, de Valeurs mobilières Desjardins, estime toutefois qu'il se situe entre 25 et 40 millions $, en attribuant une valeur oscillant entre 60 000 et 90 000 $ à chacun des quelque 900 employés de la firme russe.

Le personnel de VNP, fondée en 1929, travaille principalement au siège social de Moscou et dans un bureau de Perm, dans l'Oural.

Au cours des 80 dernières années, VNP a effectué la conception de plus de 40 raffineries et projets industriels en Russie, dans les autres anciennes républiques soviétiques, en Europe et au Moyen-Orient.

SNC-Lavalin, active en Russie depuis plus de 30 ans, a travaillé en partenariat avec VNP sur plusieurs projets au cours des dernières années.

«Il s'agit pour nous d'un marché clé», a déclaré Jean Beaudoin, vice-président responsable des activités du secteur des produits chimiques et du pétrole chez SNC-Lavalin, dans un communiqué.

«Nous avons hâte d'améliorer davantage notre position stratégique et de devenir un chef de file dans le marché du pétrole et du gaz en Russie, en alliant le savoir-faire de proximité de VNIPIneft à nos capacités mondiales en matière de livraison de grands projets», a ajouté M. Beaudoin.

Le directeur général de VNP, Vladimir Kapustin, a dit espérer que le nouvel actionnaire permettra à la firme de «reprendre (sa) place sur le marché international des services d'ingénierie».

Aux yeux de M. Lacroix, la transaction s'apparente à l'acquisition par SNC-Lavalin, en 2007, de la firme brésilienne Minerconsult Engenharia, qui a permis à l'entreprise montréalaise d'accroître son savoir-faire dans le secteur des mines et métaux, de même que sa présence dans cette région.

«L'acquisition (de VNP) positionne SNC de façon stratégique dans le gigantesque marché russe des hydrocarbures tout en renforçant son savoir-faire en matière de raffinage, de traitement du gaz et de pétrochimie en général», a écrit l'analyste dans une note.

Pierre Lacroix reconnaît que SNC-Lavalin n'a pas procédé de manière conventionnelle, se limitant à acquérir une participation minoritaire plutôt que d'acheter l'entreprise au complet.

«Même si certains peuvent percevoir cette transaction comme plus risquée que ses coentreprises traditionnelles, nous gardons confiance en le flair de SNC en matière d'investissement et nous croyons que le rapport risque/rendement est convaincant», a soutenu M. Lacroix, en rappelant que d'autres multinationales ont récemment lancé des partenariats semblables avec des entreprises russes.

SNC-Lavalin possède des bureaux dans une trentaine de pays et travaille actuellement dans une centaine de pays.

En fin d'après-midi, vendredi, l'action de SNC-Lavalin perdait 2,4 pour cent pour s'échanger à 48,80 $, à la Bourse de Toronto.