Pendant que les clients floués d'Earl Jones manifestaient aux portes du palais de  justice de Montréal, ce matin, il a fallu à peine une demi-heure d'audience devant un juge de la Cour supérieure pour que la firme du prétendu conseiller financier, «Earl Jones Consultant & Administration Corporation, soit officiellement mise en faillite.

« Cette société est définitivement insolvable. Il n'y aucun doute la-dessus », a expliqué tôt en Cour le syndic de faillite nommé dans cette affaire, Gilles Robillard, de la firme comptable RSM Richter.

Toutefois, après deux semaines d'enquête sous séquestre, les informations et la documentation d'entreprises permettant d'établir l'ampleur des affaires menées par Earl Jones demeurent très incomplets, a admis M. Robillard. Entre autres, de nombreux documents légaux, financiers et fiscaux sont manquants au dossier.

«L'entreprise était à l'abandon lorsque nous en avons pris possession par mise sous séquestre, le 10 juillet dernier », a indiqué Gilles Robillard.

Mais pour la suite de cette fouille financière et comptable, c'est là que la mise en faillite devient très importante pour le syndic.

Désormais, il peut exercer des pouvoirs quasi-judiciaire d'enquête, de perquisition et même d'interrogatoire auprès de toute personne impliquée avec la société-conseil dirigée par Earl Jones, en particulier ses ex-employés administratifs qui ont refusé toute collaboration jusqu'à maintenant.

Aussi, les proches d'Earl Jones dont son épouse, « l'employée la mieux payée de sa firme » selon le syndic Gilles Robillard,  pourraient être obligés à collaborer pleinement à l'enquête du séquestre. Entre autres, le couple Jones se payait jusqu'à 70 000 $ par mois en salaires et dépenses personnelles à partir des comptes de sa firme de gestion, selon les informations retracées jusqu'à maintenant par le syndic.