La récession économique pousse de plus en plus de futurs mariés à s'assurer de leur compatibilité financière avant d'unir leur destinée, et ce, dans l'espoir d'éviter l'une des principales causes de discorde et de divorce, croient des conseillers financiers.

«Le bon côté de ce climat difficile, c'est que les gens commencent maintenant à y penser deux fois et à ne pas se précipiter aveuglément comme c'était le cas auparavant», a constaté Jeanette Brox, planificatrice financière avec le Groupe Investors. Au moment où les jeunes adultes voient leurs risques de perdre leur emploi augmenter et craignent de crouler sous les dettes, plusieurs couples dépensent avec prudence, évitant les dépenses excessives qui en ont endetté plus d'un, a-t-elle ajouté, en entrevue depuis Toronto.

Vivre selon ses moyens devient très important pendant une récession, comme celle que nous vivons actuellement, a ajouté Carrie Coghill Martin, une conseillère financière de Pittsburgh auteure du livre «Newlyweds» Guide to Investing and Personal Finance», qui s'adresse aux nouveaux mariés.

«Soudainement, quand vous craignez de perdre votre emploi, vous devez prendre du recul et vous demandez ce que vous allez faire si l'un de vous deux perd son emploi», a-t-elle dit en entrevue.

Les gens luttent contre les effets de la récession en ajustant considérablement leur mode de vie. Aux États-Unis, le taux d'épargne, auparavant sous zéro, a grimpé à six pour cent.

Les couples qui prévoient se marier doivent avoir une discussion franche au sujet de leurs priorités financières, leurs habitudes de dépenses et leurs erreurs passées, incluant les dettes, afin d'éviter des problèmes qui pourraient créer de la friction, a souligné Mme Martin.

«C'est vraiment le principal sujet que les couples devraient aborder et ça vous en dira beaucoup sur votre partenaire», a-t-elle ajouté.

Mais si plusieurs couples discutent finance, les questions d'argent demeurent un sujet délicat pour les amoureux, qui craignent qu'elles puissent susciter des désaccords, a-t-elle poursuivi. Ils planifient donc leur conte de fées et espèrent que tout ira pour le mieux.

Une conversation, sans juger l'autre, tôt dans la relation, peut cependant aider. Discuter de la façon dont les comptes de banque fonctionneront ou décider si tout sera mis en commun, par exemple, permet souvent d'amorcer des conversations plus profondes sur les attentes financières de chacun des partenaires et mettre en lumière les sources d'inquiétude. La planification successorale permettra de clarifier la distribution des actifs aux enfants, surtout dans les cas de remariage.

Les prêts étudiants et les dettes associées aux cartes de crédit peuvent être un poids pour les jeunes couples. Mais les habitudes de dépenses et d'épargnes ne sont pas facile à quantifier et peuvent devenir de plus gros défis à long terme.

«Les habitudes de dépenses de votre partenaire avant le mariage demeureront à peu près les mêmes après le mariage, et je crois qu'on a tendance à penser que lorsqu'on sera marié, notre partenaire cessera d'acheter des chaussures parce que nous devrons épargner pour une maison», a illustré Mme Martin.

Mme Brox conseille aux couples d'élaborer un budget avant de cohabiter ou se marier pour les aider à établir leurs objectifs et leurs priorités. Ce faisant, les dépenses non nécessaires seront mises de côté si les deux partenaires ont vraiment à coeur leur objectif, comme l'achat d'une première maison.

«La clé est d'établir l'objectif, gérer les liquidités, et vous y arriverez», a-t-elle dit.