Les statistiques officielles pour les mois de mai et juin ne sont pas encore disponibles. Mais en avril, le taux d'occupation dans les hôtels montréalais a chuté de 11% par rapport à avril 2008.

Le prix moyen d'une chambre a aussi glissé de près de 7% pour atteindre 128,14$.

Pour couronner le tout, le Grand Prix de Formule 1 n'a pas eu lieu cette année. L'année dernière, l'événement avait attiré 319 000 spectateurs. Selon Tourisme Montréal, ce sont 100 millions de dollars de dépenses touristiques qui ne se sont pas matérialisées cette année.

«Ça nous a fait mal, a déclaré Bill Brown, de l'Association des hôtels du Grand Montréal. Pour nous, ce sont les trois ou quatre jours les plus importants de toute l'année. On peut essayer de remplacer le Grand Prix par plusieurs événements, mais pas par un événement unique.»

L'hôtel Westin, qui a ouvert ses portes à la mi-mai, aurait bien aimé bénéficier du Grand Prix pour remplir ses 454 chambres rapidement après son ouverture. Le directeur général de l'établissement, Jacques Baheux, se montre toutefois philosophe.

«Cette semaine-là, nous avions deux groupes, qui occupaient 300 chambres, indique-t-il. Mais le Grand Prix, ça nous aurait aidé.»

Le groupe Starwood Hotels & Resorts Worldwide, qui possède Westin, a fait l'acquisition de l'ancien édifice du quotidien The Gazette en octobre 2005 pour en faire un hôtel de luxe.

«Lorsque les propriétaires ont acheté l'emplacement, ils ne s'attendaient pas à une crise économique en 2009, déclare M. Baheux. Le côté positif, c'est qu'ils ont continué avec le projet et ils ont fait l'ouverture.»

Il affirme que les premiers résultats sont même supérieurs à ce qui avait été prévu. Selon lui, ce serait dû au fait que le Westin est un tout nouvel hôtel et qu'il est bien situé. Étant placé dans le Vieux-Montréal et aux abords du Palais des Congrès et du Quartier international, il peut compter sur une clientèle de touristes, de congressistes et de gens d'affaires.

François Meunier affirme pour sa part que la situation est loin d'être désastreuse pour les restaurateurs, qui peuvent compter sur une bonne clientèle locale.

«Depuis le début de l'année, nous avons 7% moins de faillite qu'à pareille date l'année dernière, soutient-il. Les ventes ont augmenté de 5%.»

Cette augmentation a toutefois été compensée par la hausse du coût des denrées et de la main d'oeuvre.

«La crise n'a pas touché le Québec autant qu'on l'avait prédit, soutient-il. Il y a un niveau de prudence, mais c'est plus lié à la perception qu'ont les gens de la situation. Pour le reste, ça se maintient assez bien. Les scénarios catastrophes qui nous pendaient au-dessus de la tête ne se sont pas encore concrétisés.»

Martine Lizotte, de Tourisme Montréal, fait également preuve d'optimisme en ce qui concerne l'automne prochain.

«Nous savons déjà que le début de l'automne va bien se passer parce que nous avons plusieurs réservations pour des congrès», affirme-t-elle.

Les congrès représentent environ 40% des recettes touristiques de Montréal, soit environ 2,3 milliards de dollars.