À 37 ANS, IL EST ACTIONNAIRE PRINCIPAL DE QUATRE ENTREPRISES QUI ONT UN POINT COMMUN : LE MARIAGE ENTRE LE DÉVELOPPEMENT ET L'ENVIRONNEMENT. ET IL A DES IDÉES POUR EN CRÉER PLUSIEURS AUTRES.

Pilippe Belley étudiait au doctorat les règles de comptabilité dans le développement durable quand une chose est devenue claire pour lui : la théorie, aussi noble soit-elle, n'était pas son fort. Il voulait faire bouger les choses.

Sept ans plus tard, il est bien loin du confort de sa salle de classe. Dans une cour de garage de L'Assomption, Philippe Belley a la verve rapide du gars nerveux, qui accorde sa première entrevue. «Je suis fier de ça ici, parce que c'est ici que ça a commencé», dit-il, en montrant les grandes portes de l'édifice de MG Service, spécialisé dans la vente et la remise à neuf de surfaceuses électriques pour les arénas du Québec, les fameuses Zamboni.

L'entrevue commence à peine que son téléphone sonne. Il parle d'argent et de financement.

Quand il raccroche, il donne une tape dans la main de son associé chez MG Service, Denis Nadeau. «On finance la bâtisse, puis là, c'est approuvé», explique-t-il.

Pardon ? «Oui, on veut ajouter d'autres lignes de produits.»

Les produits en question : de petits camions électriques destinés aux villes. Deux de ses associés ont déjà travaillé à la conception du véhicule électrique Nemo, qui cible le même marché. «Le véhicule électrique, ça ne viendra pas de Ford ou des autres. Ça va venir des marchés spécialisés, comme les villes», dit-il, confiant.

Sauf qu'en cours de route, il explique que le projet de voitures électriques devra peut-être attendre. L'argent pourrait servir à ouvrir un autre point de service à Québec, ses surfaceuses à glace étant populaires dans la région de la Capitale Nationale. Mais, vérification faite avec son banquier, il explique quelques heures plus tard au téléphone qu'un projet n'exclut peut-être pas l'autre.

Ouf ! Philippe Belley, c'est ça : un projet n'attend pas l'autre. Après des années à Fondaction CSN, à la Banque de Montréal et à la Royale, le voilà aujourd'hui actionnaire ou co-actionnaire de quatre entreprises qui ont un point commun, le vert : d'abord MG Service ; puis Ecothermex, spécialisée en géothermie ; il y a ensuite Esperanto Environnement , qui fait dans le traitement des eaux industrielles ; et une dernière, Eco-Capital, lancée récemment et qui finance l'achat des surfaceuses par ses clients. Et c'est sans compter TechnoArt Composites, de Blainville, dans laquelle il est minoritaire. Ensemble, ses entreprises emploient 52 personnes et génèrent un chiffre d'affaires de 6 à 7 millions.

Cette hyperactivité, il l'admet, lui a fait négliger quelque peu ses surfaceuses l'an dernier, même si les ventes ont doublé à 2,8 millions depuis qu'il a acquis l'entreprise.

Comment fait-il pour trouver le capital nécessaire à la création d'une entreprise qui finance les villes qui achètent des surfaceuses ? «J'ai hypothéqué un cossin !» lance-t-il. Le «cossin» en question, c'est un plex. Vous aurez compris qu'il est aussi actif dans l'immobilier.

Son secret réside selon lui dans la capacité de s'entourer des bonnes personnes. «Dans chaque compagnie, j'ai des associés. Moi, j'ai plus des compétences transversales», dit-il, ajoutant qu'il déteste l'expression.

Le fait que toutes ses entreprises aient un lien avec l'environnement lui permet des économies d'échelle, dit-il. L'aspect vert, c'est ce qui compte, insiste-t-il. «C'est pour ça que j'ai acheté ça, dit-il en parlant de MG Service. J'achetais pas un garage pour acheter un garage.»

Vert et écolo donc, mais son expérience de banquier n'est jamais bien loin. Ses affaires passent aussi par des flux de trésorerie positifs et des rendements à l'avenant. «Une compagnie, pour que ça existe, il faut que ça ait des ventes.»