En dépit du ralentissement économique, de gros projets d'investissement se préparent dans le secteur de l'aéronautique.

«Il y a différentes possibilités d'expansion des entreprises actuelles et il y a des possibilités de nouveaux investissements, a déclaré le ministre des Relations internationales du Québec, Pierre Arcand, au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires hier, à quelque jours de l'ouverture du salon aéronautique du Bourget. Ça ne débouchera peut-être pas au Bourget mais peut-être peu de temps après.»

Au salon aéronautique, en banlieue de Paris, M. Arcand dirigera une petite délégation gouvernementale qui comprendra notamment des représentants d'Investissement Québec.

La porte-parole de la société d'État, Josée Béland, a affirmé que des dossiers étaient en voie d'être réglés. Investissement Québec, comme la Société générale de financement du Québec (SGF), dispose d'une enveloppe exceptionnelle d'un milliard de dollars pour aider les entreprises à traverser la crise.

«Contrairement à d'autres secteurs où on voit vraiment un ralentissement au niveau des projets d'investissement, en aéronautique, on n'a pas senti cela, a-t-elle déclaré en conférence de presse hier. Les entreprises ont besoin du soutien gouvernemental pour poursuivre leurs travaux de recherche et développement.»

Mme Béland a affirmé que les entreprises du secteur aéronautique avaient retenu les leçons apprises à la suite des attentats de septembre 2001.

«Après le 11 septembre, tout s'était arrêté, il y avait un attentisme au niveau des entreprises, a-t-elle rappelé. Quand le tout a repris, quand les commandes ont commencé à rentrer, elles se sont rendu compte qu'elles avaient besoin du personnel qu'elles avaient mis à pied, qu'elles auraient peut-être dû se positionner un peu mieux.»

Le directeur des équipements de transports au ministère du Développement économique, Charles Dieudé, a rappelé que les entreprises qui avaient tiré leur épingle du jeu à la reprise étaient celles qui avaient investi en recherche et développement.

Or, avec le resserrement du crédit, les entreprises se tournent de plus en plus du côté gouvernemental.

Au Bourget, la délégation gouvernementale québécoise portera une attention particulière aux sociétés mères de filiales québécoises.

«Dans un contexte comme celui que nous connaissons actuellement, c'est important de les maintenir au Québec, a insisté Mme Béland. Quand la maison mère décide de rationaliser, souvent elle va aller voir ce qu'elle a à l'étranger.»

Le ministre Arcand n'a pas voulu porter de jugement sur le gouvernement fédéral, qui a remis en question la participation de trois ministres canadiens au Bourget parce que le Bloc québécois refuse de leur jumeler des députés, ce qui aurait préservé le rapport de force au Parlement.

«La présence de ministres, ça permet d'ouvrir les portes, a-t-il simplement déclaré. Quand on regarde le contexte actuel, une présence politique qui montre de façon très claire notre engagement dans cette industrie-là, c'est très important. C'est sûr que plus nous sommes nombreux...»