Le Parc Safari d'Hemmingford ne se contente pas d'être l'une des attractions touristiques les plus courues au Québec. Il veut devenir un «parc familial sans pareil dans le nord-est de l'Amérique». Et pour y arriver, son propriétaire, Jean-Pierre Ranger, ne manque pas d'idées!

Son objectif: créer un Grand Safari, qui regroupera un ensemble d'attraits touristiques et de services diversifiés, amusants et instructifs pour les jeunes et pour tous ceux qui aiment les animaux et la nature.

 

Dans ses cartons, on trouve un parc zoologique bonifié, un camping en forêt, un centre équestre, un parc aquatique tropical avec une plage et un plan d'eau pour plus de 6000 personnes, une scène extérieure, un terrain de golf de 45 trous, une piste de karting Formule verte électrique, une colonie de vacances scientifique et une reproduction en miniature du territoire du Québec avec ses grandes villes et ses barrages hydroélectriques.

«Tout est prêt pour lancer ce concept, qui n'existe nulle part! dit M. Ranger. La table est mise, les plans sont faits et les études de rentabilité ont été réalisées.» À son avis, ce vaste projet permettrait de faire passer la fréquentation annuelle de 320 000 à 800 000 personnes et triplerait les revenus du parc, qui pourraient atteindre 24 millions. Le nombre d'employés permanents augmenterait de 30 à 75 et les postes saisonniers, de 325 à 750.

Du coup, les taxes et les impôts versés aux gouvernements bondiraient de 3 à 10 millions par an.

Jean-Pierre Ranger évalue le projet à 60 millions de dollars sur une période de sept ans à 10 ans.

«Il y a eu une entente de principe en 2003 entre les gouvernements et le Parc Safari pour partager des coûts liés aux rénovations, dit-il. Aujourd'hui, on souhaite aller plus loin. Nous voulons construire un pôle touristique majeur au Québec qui se traduira par quelque 30 millions en revenus additionnels pour les commerces de la région.»

Le président du Parc a l'intention de réactiver cet accord avec le gouvernement provincial en rencontrant des ministres du gouvernement Charest, notamment Nicole Ménard, du Tourisme, dans les prochaines semaines.

Investir les profits

Au fil du temps, le Parc Safari a toujours investi la totalité de ses profits pour améliorer ses infrastructures. Depuis l'arrivée de M. Ranger, en 2002, l'entreprise a injecté 12 millions avec ses partenaires, Développement économique Canada et la Banque de développement du Canada.

Parmi les projets réalisés, il y a notamment le tunnel des lions, le pavillon des félins, la cité des tigres, les pavillons (géothermie, mur solaire, etc.) des chimpanzés, des macaques et des antilopes, de même que les travaux d'électricité et d'amenée d'eau.

Sans compter que, au cours des dernières années, le trajet du Safari aventure a doublé de longueur à 5,4 km. Ce populaire circuit automobile permet de voir 300 animaux appartenant à 30 espèces.

Cela dit, puisque son territoire total s'étend sur 325 hectares, le Parc Safari ne profite pas des mêmes services (collecte de déchets, électricité, traitement des eaux, etc.) que les entreprises en milieu urbain.

«Nous devons tout payer nous-mêmes, précise M. Ranger. À lui seul, le prolongement du réseau électrique nous a coûté 2,5 millions. On veut être traité équitablement par rapport aux autres. Je pense que Québec pourrait nous aider à améliorer nos infrastructures.»

Si l'aide gouvernementale ne vient pas, le Parc Safari poursuivra son programme de croissance à son rythme.

«Nous continuons à investir dans nos produits et nous allons poursuivre notre cure de rajeunissement, dit le président. Mais ce serait dommage de ne pas profiter de l'occasion pour faire cet extraordinaire projet de récréation familiale au Québec.»

 

L'ENTREPRISE

Fondé en 1972, le parc zoologique a accueilli plus de 10 millions de visiteurs de tous les âges. Ses objectifs sont de préserver la qualité de vie des animaux, de conserver le patrimoine génétique des espèces menacées et de sensibiliser les visiteurs à la fragilité de la nature. Le Parc Safari emploie 30 employés permanents et 325 travailleurs saisonniers. La société a reçu de nombreuses distinctions, dont le Lauréat national or des Grands prix du tourisme québécois en 2006. Cette année, elle a reçu le Mercure Gestion proactive de la main-d'oeuvre pour les PME.

DÉFIS

Augmenter l'achalandage et la durée.

STRATÉGIES

Ajouter des parcs thématiques et des services complémentaires.