Pascale Cheaib a 25 ans, achève sa maîtrise en gestion à HEC Montréal et, comme bien d'autres jeunes issus des communautés culturelles, a l'intention de reprendre l'entreprise familiale dans quelques années. Une détermination qui serait moins présente chez les «Québécois de souche».

Pascale travaille déjà à la boulangerie libanaise Andalos, de Saint-Laurent. Officiellement, elle fait dans le marketing depuis deux ans et demi. «Mais je touche à tout, dit-elle. C'est un des avantages des entreprises

 

familiales.»

Andalos emploie entre 150 et 200 personnes et expédie viennoiseries et pains pitas jusqu'à Porto Rico. Une entreprise assez grande pour la faire vivre avec ses deux jeunes frères quand ses parents auront pris leur retraite.

«Quand on en parle un peu de façon informelle, on pense à une direction tricéphale», ditelle, en précisant que chacun des rejetons pourrait être à la tête d'une des trois divisions de la boulangerie.

Le cas des Cheaib illustre ce que Luis Felipe Cisneros constate de façon informelle dans ses cours à HEC Montréal: les jeunes issues des communautés culturelles seraient plus portés à prendre la relève de l'entreprise familiale que les Québécois «de souche».

Mais il est loin de blâmer les enfants. «C'est rare qu'on donne des cas qui mettent en valeur les PME familiales dans nos cours», confie-t-il.

Puis, il y a les parents eux-mêmes. Parfois, ils préfèrent prendre le pactole qu'ils ont réussi à accumuler grâce à d'importants sacrifices.

«Quand on parle aux dirigeants québécois «pure laine», ils ne savent pas quoi faire entre vendre l'entreprise au complet ou en partie à un tiers ou la vendre aux enfants.»

 

64%

« Soixante-quatre pour cent des entreprises nord-américaines donnent un rôle aux membres de leur famille dans l'entreprise sans les mettre en concurrence avec des candidats externes. Dans les pays émergents, seulement 46% des entreprises familiales font de même. «

Source: PricewaterhouseCoopers, Sondage sur les familles en affaires, 2007-08