Un important actionnaire de Lassonde (T.LAS) a profité de l'assemblée annuelle des actionnaires du producteur de jus, lundi, pour soulever des questions sur la rémunération des dirigeants.

Christian Godin, vice-président de la firme de placements Montrusco Bolton, a pris le micro pour faire remarquer que la rémunération totale des cinq dirigeants les mieux payés avait totalisé 4,37 millions $ en 2008, soit 15 pour cent du bénéfice net annuel de 29,1 millions $.

Montrusco détient environ 7,5 pour cent du capital-actions de Lassonde.

Le président et chef de la direction d'Industries Lassonde, Pierre-Paul Lassonde, a touché une somme totale de 1,3 million $ (en incluant la valeur du régime de retraite), alors que le président et chef de la direction de la filiale A. Lassonde, Jean Gattuso, a reçu 1,28 million $.

M. Lassonde a rétorqué qu'à son avis, les émoluments de la direction de l'entreprise familiale de Rougemont n'étaient «pas exorbitants», surtout lorsqu'on les compare avec ceux versés par certaines sociétés américaines. Il s'est néanmoins engagé à examiner la question au cours des prochains mois.

Récession

Jusqu'à maintenant, Lassonde ne souffre pas trop de la récession. Malgré un ralentissement notable au quatrième trimestre, l'entreprise a enregistré en 2008 un chiffre d'affaires de 505,2 millions $, en hausse de 26 pour cent.

Au premier trimestre de 2009, terminé le 28 mars, les profits nets ont reculé de 4,4 pour cent pour se chiffrer à 5,8 millions $, sur des ventes de 120,1 millions $, en progression de 0,9 pour cent.

Pour l'ensemble de l'exercice 2009, Lassonde se dit «optimiste» de maintenir le niveau de ses ventes. Pour ce qui est des profits, la baisse des coûts du carburant et du transport devrait aider le producteur, mais pas la dépréciation du dollar canadien, puisqu'il achète environ 40 pour cent de ses matières de base à l'extérieur du pays.

L'acquisition des jus prêts à boire de McCain, à la fin 2007, a compté pour la moitié de l'augmentation des ventes de Lassonde, le reste provenant de la croissance interne. La marque Oasis est désormais disponible dans la plupart des provinces canadiennes.

La part de marché de l'entreprise est passée de 18 à 23 pour cent dans l'ensemble du Canada, alors qu'elle est d'environ 40 pour cent au Québec. L'objectif n'est pas nécessairement de dominer le marché canadien, mais de faire des ventes rentables, a expliqué M. Gattuso au cours d'un entretien, à l'issue de l'assemblée.

Comme le reste de l'industrie alimentaire canadienne, Lassonde conteste la nouvelle réglementation fédérale selon laquelle un produit doit être composé à au moins 98 pour cent d'ingrédients «canadiens» pour pouvoir porter la mention «produit du Canada».

En riposte, Lassonde a lancé une campagne publicitaire qui mise sur le fait qu'il s'agit d'une entreprise «d'ici».

La direction ne cherchera pas à effectuer des acquisitions à tout prix en 2009, mais si des occasions se présentent, elle portera particulièrement son attention sur l'est et le centre des États-Unis.

L'action de Lassonde a clôturé à 40,25 $, un cours inchangé par rapport à la clôture de vendredi.