Le rendement des PCAA non bancaires dépassait souvent par plus de 25 points centésimaux ceux des bons du Trésor, selon quatre sources indépendantes de la Caisse. Cet écart pouvait inciter les gestionnaires de la Caisse à acheter le produit pour toucher leurs primes.

Hymon Bloom, président du prêteur Ace Mortgage, a placé 12,4 millions de dollars dans des PCAA non bancaires. Pour l'inciter à faire ce placement, la Banque Nationale lui disait qu'il rapportait plus que les acceptations bancaires, qui, elles-mêmes, rapportaient plus que les bons du Trésor.«Nous nous faisions toujours dire que les PCAA offraient de 25 à 35 points de plus que les acceptations bancaires», affirme Hymon Bloom, qui poursuit la banque pour récupérer ses fonds gelés à long terme.

Selon Pierre Laporte, le syndic qui a restructuré le marché des PCAA, l'écart entre les PCAA non bancaires et les acceptations bancaires était généralement de 6 à 10 points pour les émissions de type A et de 15 à 20 points pour celles de type E.

Sachant que les acceptations bancaires rapportaient, en moyenne, entre 19 et 23 points de plus que les bons du Trésor en 2006 et 2007, les PCAA non bancaires pouvaient offrir de 25 à 58 points de mieux que les bons du Trésor, en moyenne.

De son côté, l'associé principal de Jarislowsky Fraser, Denis Durand, a constaté que les PCAA non bancaires offraient de 25 à 30 points de plus que les bons du Trésor à la fin de 2006. Un rapport de l'OCRCVM paru en octobre 2008 corrobore ces chiffres. Selon cet organisme de réglementation des valeurs mobilières, l'écart moyen entre un PCAA non bancaire et un bon du Trésor a été de 43 points de 2003 à avant la crise de 2007.