Quebecor World (T.IQW) a conclu un accord de principe avec ses créanciers, ce qui devrait lui permettre de sortir de la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies en juillet prochain.

L'imprimeur déposera son plan de réorganisation au Canada et aux États-Unis d'ici la fin d'avril. En attendant, l'entreprise ne veut pas révéler la teneur de ce document.«La bonne nouvelle, c'est que les trois comités de créanciers, soit les détenteurs d'obligations, les institutions financières et les créanciers non garantis, ont donné leur appui aux principales modalités du plan», a déclaré le vice-président aux communications de Quebecor World, Tony Ross, en entrevue téléphonique.

Le plan de réorganisation de l'imprimeur comprendra des détails sur la refonte de son capital, la contrepartie des créanciers et le nouveau plan d'affaires.

Il ne s'agira toutefois pas de bonnes nouvelles pour les détenteurs d'actions avec droit de vote multiple, d'actions privilégiées et d'actions avec droit de vote subalterne: Quebecor World a réitéré qu'il était très peu probable que ces actions «aient une valeur quelconque suivant la mise en oeuvre» du plan de réorganisation.

C'est en janvier 2008 que l'imprimeur s'est placé sous la protection de la loi canadienne sur les arrangements avec les créanciers des compagnies et du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. En 2008, il a enregistré une perte nette de 1,66 milliard US. L'année 2007 avait été encore pire: la perte nette avait atteint 2,2 milliards US. Une bonne partie de cette perte était cependant liée à d'importantes dépréciations d'actifs.

Quebecor a voulu se dissocier de Quebecor World et de ses difficultés financières. Il y a plus d'un an, elle a demandé à l'imprimeur de cesser d'utiliser le nom Quebecor dans son appellation sociale. Quebecor World a refusé, ce qui, en février dernier, a amené Quebecor à avoir recours aux tribunaux pour obliger l'imprimeur à obtempérer.

«La question est toujours devant les tribunaux», a déclaré M. Ross hier.

D'autres litiges persistent entre les deux entités, comme un conflit au sujet du partage de la capacité de production d'une nouvelle imprimerie à Mirabel.

Quebecor détient encore 23,27% des actions de Quebecor World et 75,12% de ses droits de vote, par l'entremise de ses actions avec droit de vote multiple. Cela n'a pas empêché le grand patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, et son frère Érik de démissionner de leurs postes au conseil d'administration de Quebecor World en décembre dernier.

Le titre de Quebecor World a grimpé de plus de 6% hier à la Bourse de Toronto pour clôturer à 8,5 cents.