L'État québécois pourrait jouer un rôle dans l'éventuelle acquisition du club de hockey Canadien par des investisseurs locaux.

Le ministre du Développement économique et nouveau ministre des Finances, Raymond Bachand, a affirmé mercredi matin que des institutions comme la Caisse de dépôt et placement du Québec ou la Société générale de financement pourraient appuyer financièrement les groupes intéressés par l'achat du Canadien de Montréal.

«Je souhaite qu'on ne soit pas actionnaires, mais si il y a besoin d'un prêt temporaire modeste - il faut que les gens qui l'achètent mettent leur argent -, alors on sera là», a commenté le ministre à son arrivée au parlement.

M. Bachand a révélé qu'il était en contact depuis plusieurs semaines avec BMO Marchés des capitaux, qui a reçu le mandat de l'actuel propriétaire George Gillet de trouver des acheteurs pour l'équipe de hockey et le centre Bell.

«Je souhaite profondément que ce soit des intérêts québécois qui prennent charge (de l'équipe). La directive que j'ai donnée à nos gens, c'est que si l'État joue un rôle en complément de prêt, c'est que ce rôle-là soit joué pour tous les groupes québécois intéressés et de ne pas choisir un par rapport à l'autre», a expliqué M. Bachand.

Le ministre estime que c'est aux acheteurs potentiels d'évaluer si l'achat de l'équipe de la Ligue nationale de hockey constitue une bonne affaire.

Il indique toutefois que, malgré les risques financiers liés aux concessions sportives, le club de hockey Canadien demeure très convoité.

«Surtout que le hockey, c'est un sport qui a contrôlé ses coûts, contrairement au baseball, quand on voit les Yankees de New York à 200 millions $ de masse salariale», a dit le ministre Bachand.

Sa collègue du Loisir et du Sport, Michelle Courchesne, a refusé de commenter la pertinence de l'implication possible de la Caisse de dépôt et placement dans le dossier du Canadien.

Elle s'est contentée d'exprimer, comme M. Bachand, son souhait de voir des gens d'affaires du Québec prendre possession de l'équipe de hockey qu'elle considère comme une institution.

«C'est évident que, en cette année de centenaire du Canadien, que ce soit des intérêts québécois, je suis certaine que la population s'en réjouirait», a-t-elle affirmé.

En 2001, l'homme d'affaires américain George Gillet avait obtenu un prêt de 140 millions $ de la Caisse de dépôt et placement du Québec pour faire l'acquisition de l'équipe et du centre Molson au coût de 275 millions $.

Le Canadien a pris de la valeur depuis, puisque le magazine spécialisé Forbes établissait la valeur de l'équipe à 414 millions $ CAN l'automne dernier.

Selon les rumeurs qui circulent, René Angelil, Guy Laliberté, Steven Bronfman et la famille Saputo font partie des membres de la communauté d'affaires québécoise intéressés à acheter le club de hockey.