En collaboration avec HEC Montréal, nous publions notre chronique hebdomadaire sur les défis auxquels font face les entreprises au plan de la gestion.

Les acteurs gagnent des Oscars ou des Gémeaux, les gens de marketing remportent des prix Stratégies. Les étudiants qui fréquentent l'université, eux, peuvent gagner des concours interuniversitaires s'ils le désirent.

 

Il existe actuellement au Québec et dans le monde un très grand nombre de compétitions interuniversitaires qui sont organisées par divers groupes ou organismes.

En ce qui a trait aux compétitions faites au Québec, mentionnons par exemple Le Défi marketing TD Assurance et La Relève publicitaire, concours organisés par l'Association des professionnels en communication et en marketing (APCM) ou encore, l'Excalibur, organisé par l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec.

Certaines compétitions sont aussi organisées par des étudiants, par exemple Les jeux du commerce (12 disciplines liées à l'administration), le Happening marketing (marketing), l'Omnium financier (finance) ou le Symposium'(gestion des ressources humaines).

Il existe en plus des compétitions organisées par des étudiants en collaboration avec des universités comme le JMUCC (John Molson undergraduate case competition), organisé par JMSB de l'université Concordia, ou encore le Poly U Innovation and Entrepreneurship Student Challenge, organisé par la Hong Kong Polytechnic University.

Les intervenants et partenaires requis dans ce genre de compétitions s'interrogent parfois sur la pertinence de leur participation à de tels événements. Les universités se demandent si elles doivent consacrer des ressources humaines et financières pour appuyer et même encourager les étudiants à participer. Les gens d'affaires et les entreprises s'interrogent sur la pertinence de fournir des ressources humaines (juges) et financières (commandites) en plus de divulguer certaines informations sur leur entreprise pour l'étude de cas.

Les étudiants, quant à eux, réfléchissent à l'investissement important que ces compétitions demandent: beaucoup de temps, de l'argent, et un stress important. Malgré ces questionnements, les universités, les gens d'affaires et les étudiants s'entendent pour dire qu'ils ont tout à gagner à participer à ces concours.

Par exemple, quand une université forme des étudiants capables de l'emporter contre des universités concurrentes, elle est ensuite invitée à participer à des compétitions internationales. Ainsi, plus une université sera reconnue, plus il lui sera facile de recruter de meilleurs enseignants et de meilleurs étudiants et plus les entreprises de grande renommée embaucheront ses étudiants.

De plus, l'université accroîtra sa visibilité et son image sera davantage valorisée auprès de ses pairs ainsi que dans le milieu des affaires. Enfin, l'université offrira à sa clientèle, les participants aux compétitions, la chance de vivre une expérience pratique qui complète la théorie et qui les prépare mieux à leur carrière naissante de gestionnaire.

L'étudiant a aussi beaucoup à gagner dans ces concours malgré l'important investissement en temps, puisqu'il aura la chance de travailler en étroite collaboration avec un ou plusieurs coachs qui lui feront vivre une des expériences les plus enrichissantes de toute sa vie professionnelle. Il fera équipe avec des étudiants aussi intéressés et motivés que lui, ce qui est un incitatif à se surpasser.

Durant la préparation à ces compétitions, il sera souvent mis devant des situations qui lui demanderont d'analyser et de prendre rapidement des décisions. Ces exercices sont une bonne préparation pour le marché du travail.

Par ailleurs, lors des compétitions, l'étudiant sera en contact avec les meilleurs étudiants des autres universités et devra encore se surpasser pour remporter la compétition. De plus, lors des présentations, il jouira d'une visibilité importante auprès des juges et des commanditaires qui proviennent presque exclusivement du monde des affaires, soit des employeurs potentiels.

Quant aux gens d'affaires qui commanditent ces événements, ils ont l'immense privilège et la chance d'être parmi les premiers à voir à l'oeuvre les gestionnaires de haut niveau de demain.

Par ailleurs, si l'entreprise commanditaire est celle qui a le privilège d'être étudiée lors du cas, elle profitera de conseils de jeunes gestionnaires pour presque rien. De plus, ces entreprises ont accès à une panoplie d'informations sur les participants par le biais, entre autres, des curriculum vitae.

Et après les compétitions? Les participants à ces concours interuniversitaires seront encore une fois avantagés, car les recruteurs, aujourd'hui, savent que les gestionnaires avec l'expérience de ce genre de compétitions se démarquent par leur forte personnalité, leur esprit rapide pour l'analyse et la prise de décision en plus d'une bonne gestion du stress.

Lorsque l'on me demande si ces étudiants sont prêts à relever les défis des entreprises d'aujourd'hui et de demain, je réponds oui sans hésitation. C'est aux universités de bien préparer les étudiants, car elles ont les outils pour le faire.

Aux gens d'affaires de profiter de la situation!

L'auteur est professeur invité au Service de l'enseignement du marketing à HEC Montréal.