L'année 2008 a été payante pour les cinq principaux dirigeants de SNC-Lavalin (T.SNC), en particulier son président et chef de la direction Jacques Lamarre, qui se retirera de son poste en mai.

Ces dirigeants se sont partagé un peu plus de 11 millions de dollars en rémunération totale, dont presque 6 millions pour M. Lamarre.

 

Aussi, cette rémunération totale en 2008 était majorée de 28% par rapport à l'exercice précédent, révèle la plus récente circulaire de direction du géant montréalais du génie-conseil.

En contexte, cependant, cette rémunération accrue à la haute direction de SNC-Lavalin survient alors que la firme s'est tirée plutôt bien d'affaire malgré la crise financière, le krach boursier et le début de récession mondiale.

SNC-Lavalin a complété son exercice 2008, au 31 décembre, avec un chiffre d'affaires accru de 5,5% à 7,1 milliards. Son bénéfice net a aussi doublé à 312 millions, ou 2,05$ par action (dilué).

Ses résultats étaient toutefois un peu moins favorables en toute fin d'exercice. Le chiffre d'affaires au quatrième trimestre 2008 était en baisse de 2,4% en un an.

Quant au bénéfice net trimestriel, sa progression avait ralenti à seulement 9% par rapport à la même période un an plus tôt.

Actionnaires moins riches

Par ailleurs, les actionnaires de SNC-Lavalin, parmi eux de nombreux cadres et employés de l'entreprise, étaient moins riches en fin d'exercice 2008 qu'au début.

La valeur cotée de ses actions a reculé de 23% durant tout l'exercice 2008, passant de 48,16$ en première séance boursière à 36,69$ lors de la dernière séance. Et ce, malgré une poussée de 28% en mi-année en 2008, jusqu'à 61,60$ l'action. Hier, le titre grimpait de 71 cents à 31,50$.

Mais comme ailleurs en Bourse, les actionnaires de SNC-Lavalin ont subi le krach allongé de l'automne 2008, qui a amputé plus de la moitié de sa valeur boursière en quatre mois.

Cette valeur s'est redressée un peu ensuite avant de recaler au cours des dernières semaines, alors que les investisseurs appréhendent une dégradation des affaires de SNC-Lavalin face à la récession.

N'empêche, pour ses hauts dirigeants, les résultats d'affaires antérieurs sont les principaux déterminants de leur rémunération.

En particulier pour le président et chef de la direction, Jacques Lamarre, qui quittera son poste à l'assemblée des actionnaires du 7 mai prochain.

À sa dernière année complète à la barre de SNC-Lavalin, M. Lamarre a été rémunéré 5,78 millions en tout, ce qui représente une majoration de 28% ou 1,2 million par rapport à 2007.

Cette rémunération grimpe même à 6,28 millions si l'on inclut la «valeur du régime de retraite» attribuée à son président par SNC-Lavalin, selon certaines normes de présentation de la rémunération des dirigeants.

Par ailleurs, Jacques Lamarre quittera la présidence en mai avec un avoir de titres évalué à près de 20 millions (unités de participation, options d'achat d'actions, etc.). Sa prestation de retraite sera aussi de l'ordre de 580 000$ par an, selon la circulaire de SNC-Lavalin.

Pour l'exercice 2008, la hausse de rémunération de M. Lamarre provient surtout d'une hausse forte de 48% de ses diverses primes et bonis de performance, qui ont frôlé les 4,5 millions en 2008. Son salaire de base, lui, a profité d'une hausse plus modeste de 6% à 1,03 million.

Faible hausse

Par ailleurs, parmi les cinq principaux dirigeants de SNC-Lavalin, c'est le successeur désigné à la présidence, Pierre Duhaime, actuel vice-président directeur et spécialiste de projets métallurgiques, qui a obtenu l'une des faibles hausses de rémunération en 2008.

Sa rémunération totale de 1,3 million a été haussée d'un maigre 3% par rapport à l'exercice précédent.

C'est très inférieur aux gains variant de 23% à 39% dont ont profité ses principaux collègues de la haute direction de SNC-Lavalin.

Évidemment, une telle situation pour M. Duhaime a peu de chance de se répéter pour l'exercice 2009, des suites de sa promotion au poste de président à compter de mai prochain.