«Si tu veux avoir des problèmes bien pires que BCE, prends la tête de la Caisse de dépôt.» Si son ami Michael Sabia lui avait demandé son opinion sur la possibilité de prendre la tête de la Caisse de dépôt, c'est ce que lui aurait répondu l'investisseur Stephen Jarislowsky.

Président et chef de la direction de Jarislowsky Fraser, le financier montréalais croit que Michael Sabia s'attaque à un défi bien plus grand que la direction de BCE et de sa principale filiale Bell. «S'il veut être cuit, je crois que c'est un bon choix», a-t-il confié à La Presse Affaires.

M. Jarislowsky souligne néanmoins que Michael Sabia «a de l'expérience à gérer une grande société». Ce n'était pas le cas de M. Rousseau (qui venait de la Banque Laurentienne), ajoute-t-il.

«Du point de vue marketing, il n'y a pas de gros problème à la Caisse comme il y avait chez BCE, et dans lequel il n'était pas un grand expert, dit M. Jarislowsky. Du point de vue analyse, c'est un type très bien.»

Selon M. Jarislowsky, la Caisse est beaucoup trop grande pour le Québec, même pour le Canada. «Au-delà de 50 ou 60 milliards d'actifs, les caisses de retraite devraient être divisées», dit-il.

Quoi qu'il en soit, «il faudra apporter des changements majeurs dans l'équipe et dans la politique de la Caisse», soutient-il.

Louis Vachon heureux du choix de M. Sabia

Le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Louis Vachon, s'est dit très heureux de la nomination de Michael Sabia à la tête de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Par le biais du porte-parole de la banque, M. Vachon, qui connaît personnellement M. Sabia, a affirmé être «heureux de pouvoir poursuivre avec M. Sabia la collaboration entre la Caisse et la Banque Nationale».