Jacques Parizeau estime que le gouvernement du Québec était conscient des déboires de la Caisse de dépôt et placement du Québec bien avant la dernière campagne électorale provinciale et qu'il aurait dû agir.

En entrevue à Radio-Canada, jeudi, l'ex-premier ministre du Québec s'est dit persuadé que Jean Charest a sa part de responsabilité dans les problèmes de la Caisse.

M. Parizeau est d'avis que Québec aurait dû discuter il y a un bon moment déjà d'un certain nombre de changements aux orientations de l'institution.

Selon les états financiers présentés mercredi, la Caisse a subi cette année des pertes sans précédent de 40 milliards $.

M. Parizeau a fait remarquer que les problèmes du papier commercial adossé à des actifs étaient connus dès 2007 et que les pertes sur papier de la Caisse étaient déjà de 9 milliards $ au troisième trimestre de 2008.

L'homme politique qui a participé à la création de la Caisse en 1964 a affirmé qu'il fallait maintenant procéder à des changements profonds dans le fonctionnement de l'institution.

M. Parizeau a soutenu que si des questions restent en suspens après la tenue d'une commission parlementaire, il faudrait déclencher une commission d'enquête.

Il a dit croire qu'il fallait sortir «de cette image de la Caisse comme une entreprise privée» et aussi protéger l'indépendance du président de la Caisse - soulignant qu'auparavant, celui-ci ne pouvait pas être renvoyé sans un vote de l'Assemblée nationale.

L'ex-premier ministre a soutenu que les retraités n'ont à rien à craindre, mais que les contribuables risquent d'avoir à faire face à des hausses de cotisations.