Il y a aura de l'action du côté de Max Films, la société de production de Roger Frappier, au cours des 24 prochains mois. Des films d'action.

M. Frappier s'est allié avec la société de gestion montréalaise Mediabiz pour conclure une entente de coproduction de 60 millions de dollars US avec le producteur allemand EVA pour la production de 12 téléfilms d'action en anglais.

 

«Le but, c'est d'amener le plus de tournages possible à Montréal et de faire travailler le plus de créateurs possible de notre industrie», a déclaré M. Frappier, que La Presse Affaires a joint par téléphone hier Berlin.

Le but est également de faire croître Max Films.

«Quand on a une compagnie qui existe depuis 20 ans et qu'on veut grossir, la seule façon de le faire, c'est de sortir du pays, a indiqué M. Frappier, qui parlait fort pour couvrir les bruits de la réception organisée par EVA en marge de la 59e Berlinale. Étant donné le plafond de 3,5 millions de dollars à Téléfilm Canada pour les entreprises qui font des films en français, il faut diversifier ses sources de financement.»

Media-Max, une coentreprise composée de Max Films et de Mediabiz, assumera 50% du financement des téléfilms en faisant appel aux crédits d'impôt et à la prévente auprès des réseaux de télévision au Canada et aux États-Unis. EVA (Entertainment Value Associates) assumera l'autre 50%.

Les nouveaux partenaires pourront compter sur la collaboration de l'Américain Mark Gordon, le producteur de films réputés comme Saving Private Ryan et The Day After Tomorrow et de séries télévisées populaires comme Grey's Anatomy et Criminal Minds.

«Comme j'avais la volonté de produire en anglais, le fait d'être capable d'établir tout d'un coup des contacts en Allemagne et aux États-Unis avec la collaboration de Mark Gordon, un des producteurs les plus importants à Los Angeles, place Max Films dans un créneau unique pour être capable de créer des partenariats internationaux», s'est réjoui M. Frappier.

Une tâche colossale

Il s'agit maintenant de passer à l'étape suivante, la production des téléfilms.

«Douze films, c'est énorme, a lancé le producteur. Le fardeau de la preuve, ce sera d'être capable de les mettre au point et de les produire.»

Les partenaires se sont donné un échéancier serré. Pendant les six prochains mois, il faudra mettre au point des projets originaux et acquérir des scénarios existants, notamment avec l'aide de M. Gordon.

«Nous allons commencer à les produire en rafale sur une période de 18 à 24 mois», a indiqué M. Frappier.

Contemporains

Les téléfilms ne formeront pas une série, ils ne mettront pas en vedette les mêmes acteurs, mais ils devront avoir la même texture. M. Frappier a parlé de films d'action très contemporains.

«L'action se passera dans le monde financier, dans le monde politique, et pas uniquement dans le monde de la mafia, a-t-il expliqué. Nous voulons faire des films qui ont un regard très contemporain sur le monde d'aujourd'hui.»

Le directeur du développement d'EVA, Michel Vandewalle, a indiqué que sa société était justement très intéressée à collaborer avec des Canadiens et des Américains pour obtenir un «look international», une couleur «qui passe dans le monde entier».

C'est Karine Martin, la présidente de Mediabiz International, qui a proposé le concept à EVA et à M. Frappier. Les négociations ont duré plus de neuf mois.

Elle a expliqué qu'il avait été complexe de négocier avec des entreprises de cultures différentes et d'amadouer Mark Gordon, plus familier avec les mégaproductions de 100 millions qu'avec les petits films de 5 millions. Mme Martin tenait également à inclure une maison de production québécoise dans le projet.

«Il fallait imposer le Québec dans cette transaction-là, a-t-elle déclaré. Nous avons réussi.»