Cinq employés de la petite équipe de rédaction responsable de la publication quotidienne du journal gratuit Métro ainsi qu'une personne aux ventes ont remis leur démission au cours des derniers jours.

La raison ? « Le manque d'écoute de la nouvelle administration envers ceux qui ont toujours tenu Métro à bout de bras », explique Alexis Boulianne, qui quittera son poste après deux ans comme pupitreur. 

Deux directeurs de l'information, Marie-Ève Shaffer et Baptiste Barbe, une responsable de section, Jessica Dostie, ainsi qu'un duo de pupitreurs, Camille Lopez et Alexis Boulianne, ont décidé de ne plus poursuivre leur carrière dans l'équipe journalistique d'une quinzaine de personnes. Une information confirmée par Andrew Mulé, vice-président de Metro Media, qui ajoute que deux postes laissés vacants ont déjà trouvé preneur. Il n'a pas voulu répondre à des questions supplémentaires. 

Sur Facebook, la directrice de l'information Marie-Ève Shaffer justifie son départ « parce que Métro n'était plus vraiment Métro. Parce que Métro ne [lui] permettait plus de [s]'accomplir comme avant ». La pupitreuse Camille Lopez tenait un discours similaire sur sa page : « C'est déchirant, remettre sa démission, partir volontairement d'un endroit où tu te voyais travailler longtemps, longtemps, longtemps. » 

Une année mouvementée 

Détenu depuis 2001 par le groupe TC Media, le journal Métro a subi un premier bouleversement lorsque l'entreprise a énoncé son intention de se défaire du journal. « Il y a eu des coupes non annoncées et beaucoup d'incertitude », se souvient Alexis Boulianne. 

En avril 2018, TC Media a mis en vente une trentaine de publications, dont Métro. En août, elles sont ainsi passées sous l'enseigne de Transmet Logistics & Metropolitan Media, qui assurait la distribution du journal. « Ç'a été une lueur d'espoir ! », soutient le pupitreur au téléphone. Des contrats avaient alors été signés. 

La petite lune de miel a rapidement pris fin pour les quelque 30 employés du journal appartenant dès lors à Michael Raffoul, patron de l'entreprise. 

En décembre 2018, les employés ont été mis devant un fait accompli : on leur a annoncé que les bureaux du quotidien déménageraient à Saint-Laurent, à quelques minutes de la station de métro Du Collège. L'entreprise comptait ainsi regrouper les employés de l'ensemble de ses publications. Cette nouvelle semblait un non-sens pour les employés du quotidien qui se spécialise dans les enjeux du monde municipal. 

La vague de démissions est due à l'imposition d'un ultimatum par la direction, qui voulait connaître la décision finale de chaque membre de l'équipe avant d'entamer le déménagement.