Le producteur exécutif du célèbre magazine d'information de CBS 60 Minutes, Jeff Fager, a quitté la chaîne après avoir été accusé de harcèlement par plusieurs femmes, quelques jours après le départ du PDG, Les Moonves, lui aussi mis en cause.

Dans un message interne, relayé mercredi par CBS News, le président du service d'information de la chaîne, David Rhodes, a indiqué que la décision de licencier Jeff Fager n'était pas «directement» liée aux accusations dont il est l'objet.

Le producteur a été accusé, dans un article publié en août par le magazine The New Yorker, d'avoir eu des contacts physiques non sollicités avec des employées de CBS lors de soirées organisées par la chaîne.

Dans un second article, publié dimanche, une femme assure que Jeff Farger a favorisé une atmosphère délétère au sein de CBS, plusieurs membres masculins de l'équipe de 60 Minutes s'autorisant remarques déplacées et contacts physiques.

Le producteur a réfuté ces allégations et expliqué, dans une réaction à l'annonce de son départ, que ce dernier n'était pas lié à sa mise en cause mais à un message au ton très dur qu'il a envoyé à un journaliste de la chaîne pour lui demander de traiter ce dossier de manière équilibrée.

Une enquête, diligentée par la direction de CBS, est actuellement en cours pour faire la lumière sur les accusations dont sont l'objet Jeff Fager mais aussi Les Moonves, dont le départ a été annoncé dimanche.

Dans un document publié lundi par l'Autorité américaine des marchés (SEC), CBS a indiqué qu'il allait mettre de côté 120 millions de dollars dans l'attente des conclusions de l'enquête.

Si les investigations établissent la responsabilité de Les Moonves, il ne touchera rien de cette somme. Dans le cas contraire, elle lui sera versée intégralement, au titre de son indemnité de départ.

Selon plusieurs médias, l'accord passé entre CBS et Les Moonves, accusé de harcèlement et d'attouchements par douze femmes, prévoit que le rapport d'enquête demeurera confidentiel.

L'organisation Time's Up, née des suites de l'affaire Weinstein, a publié une lettre ouverte demandant que soient rendues publiques les conclusions de l'enquête et que les 120 millions de dollars aillent à des organisations luttant contre le harcèlement au travail.