À une dizaine de jours du déclenchement possible d'une grève à TVA par 800 syndiqués de la FTQ, un appel à la solidarité est lancé aux pigistes qui sont sollicités pour faire le travail des employés qui pourraient bientôt débrayer.

L'AQTIS, l'Alliance québécoise des techniciens et techniciennes de l'image et du son, qui représente 4200 membres dans le domaine, les invite à rester solidaires, en cas de conflit de travail à TVA.

L'AQTIS représente des caméramans, techniciens, coiffeurs, maquilleurs, directeurs de plateaux, monteurs et autres qui sont pigistes.

Au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, lundi, le président de l'AQTIS, Alexandre Curzi, a rappelé la position de l'organisation syndicale: «en cas de conflit de travail, on ne devrait pas, à notre avis, aller remplacer des travailleurs qui sont ou bien en lock-out ou en grève».

M. Curzi a pris soin de souligner qu'il ne s'agit «pas d'un mot d'ordre» à ses membres, puisqu'il ne veut pas s'immiscer dans le conflit, mais bien de l'énoncé d'un principe syndical reconnu.

«On n'a pas de mot d'ordre à donner. Nos membres sont des pigistes. Donc nous, on leur dit que comme union syndicale, l'AQTIS pense que remplacer des travailleurs en grève ou en lock-out, ce serait très mal venu. Mais, après ça, les gens prennent les décisions qu'ils ont à prendre; ce sont des pigistes», a expliqué M. Curzi.

Des offres

Il relate que plusieurs de ses membres lui ont rapporté avoir reçu des offres pour effectuer du travail destiné à TVA.

«Les demandes qu'on nous rapporte: on leur offre d'être disponible à partir du 17 septembre, en cas de conflit. On leur dit qu'ils vont être formés. On leur offre des salaires qui sont assez avantageux, des primes. On nous a rapporté aussi des bonus, si jamais les journées sont annulées. C'est ce que nos techniciens qui appellent ici nous disent», résume M. Curzi.

Mais, selon son évaluation, comme ces contrats pour TVA n'incluent pas de «filet social» - assurances, régime de retraite et autres avantages sociaux - comme le contrat-type de l'AQTIS, ils ne sont pas aussi avantageux qu'il n'y paraît de prime abord. «Le filet social, nous, c'est pour ça qu'on se bat. Et ils ne l'ont pas», a conclu M. Curzi.

Les quelque 800 travailleurs de TVA sont membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) affilié à la FTQ. Ils prévoient exercer leur mandat de grève générale illimitée à compter du 22 septembre si la négociation ne progresse pas d'ici là. Le syndicat compte des journalistes, caméramans, employés de bureau, techniciens et autres.

TVA se prépare

De son côté, la direction de TVA a fait savoir qu'elle se préparait au déclenchement possible d'une grève. Et elle admet que le recrutement d'employés de remplacement «va bon train». Elle assure qu'elle sera capable de diffuser la soirée électorale, le 2 octobre, malgré une éventuelle grève.

«Le syndicat menace TVA d'utiliser son droit de grève illimitée. Comme entreprise responsable, nous devons nous préparer à un potentiel conflit de travail, puisque quoi qu'il arrive, nous diffuserons notre programmation d'automne. Le recrutement de personnel de remplacement va bon train. Nous avons d'ailleurs commencé les formations des équipes de remplacement depuis déjà plusieurs semaines», a répliqué la direction du télédiffuseur.