Le Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (STIJM) s'adresse aux tribunaux pour demander de syndiquer de 50 à 60 employés au site internet du Journal de Montréal, dont les employés qui produisent la section Le sac de chips. Si elle est acceptée, la demande du syndicat doublerait le nombre d'employés syndiqués au Journal de Montréal.

Les relations de travail ont longtemps été tendues au Journal de Montréal, qui a mis ses journalistes en lock-out durant deux ans de 2009 à 2011.

Actuellement, le STIJM compte 60 membres, soit 55 journalistes et 5 employés administratifs. Le syndicat estime toutefois que les 50 à 60 employés du site internet du Journal de Montréal ont les mêmes fonctions que les syndiqués du STIJM et devraient par conséquent être membres du syndicat. Actuellement, les employés du site web ne sont pas syndiqués.

Le syndicat affilié à la CSN a demandé à Québecor, propriétaire du Journal de Montréal, d'inclure les employés du site web dans son accréditation syndicale, mais l'entreprise « néglige ou refuse de le faire », indique le STIJM dans une requête présentée au Tribunal administratif du travail en avril dernier.

Le STIJM fait valoir que son unité d'accréditation syndicale couvre toutes les fonctions de la salle de rédaction du Journal de Montréal. Dans sa requête, le STIJM avance plusieurs arguments : les employés du site web « travaillent actuellement » au 4545, rue Frontenac - l'établissement principal du Journal de Montréal où le syndicat a son local - et leurs articles sont parfois publiés dans la version papier du Journal de Montréal, et vice-versa. « Il y a alors chevauchement dans le contenu rédactionnel entre ces deux plateformes [papier et web] », écrit le STIJM dans sa requête.

Les employés du site web des quotidiens Le Devoir et La Presse font partie de la même accréditation syndicale que les autres employés de la salle de rédaction depuis le début des années 2000.

Une première audition dans ce dossier a été fixée au 11 juillet, mais l'avocat du Journal de Montréal/MédiaQMI a indiqué qu'il comptait demander une remise en raison d'un conflit d'horaire. Le STIJM n'a pas commenté le dossier. Québecor n'a pas répondu aux questions de La Presse.

COMBIEN DE JOURNALISTES ?

Le nombre de journalistes syndiqués au Journal de Montréal a diminué de moitié depuis le début du lock-out, passant de 125 journalistes au début du lock-out en 2009 à 55 journalistes actuellement.

En commission parlementaire la semaine dernière, le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, disait qu'il y a « plus de journalistes » au Journal de Montréal et au Journal de Québec « qu'auparavant », faisant référence aux deux lock-out imposés dans chacun des quotidiens (2007-2008 au Journal de Québec, 2009-2011 au Journal de Montréal).

« Vous savez, les décisions, lorsque vous êtes un dirigeant d'entreprise, ne sont pas nécessairement faciles à prendre et je le sais très bien puisque j'ai été affublé pendant de nombreuses années de roi du lock-out. [...] Mais vous savez quoi ? Aujourd'hui, il y a plus de journalistes au Journal de Québec, au Journal de Montréal, au bureau parlementaire, au bureau d'enquêtes qu'il y en avait antérieurement. Nous avons donc pris les bonnes décisions... », disait M. Péladeau.

Québecor n'a pas répondu hier à nos questions relativement à son nombre précis de journalistes employés de ses quotidiens francophones depuis 2009.

Depuis deux ans, le nombre d'employés total de MédiaQMI (l'entité propriétaire du Journal de Montréal, du Journal de Québec, de 24 Heures Montréal et de l'Agence QMI) a diminué de 24 %, passant de 585 employés à la fin de 2015 à 442 employés à la fin de 2017, selon les documents corporatifs de Québecor. Ce chiffre représente le nombre total d'employés (ex. : journalistes, administration, marketing, ventes).