Le groupe américain de télécom Sprint chutait lundi à Wall Street au lendemain de l'annonce d'un accord en vue d'une fusion avec son concurrent T-Mobile, les craintes d'un blocage des autorités de la concurrence étant élevées.

Vers 10h55, l'action Sprint chutait de 12,98% à 5,66 dollars alors que la tendance était à la hausse à la Bourse de New York.

Le titre de T-Mobile reculait de son côté moins fortement, de 5,48% à 60,99 dollars.

Après quatre années de discussions interrompues à plusieurs reprises, les groupes de télécom T-Mobile et Sprint ont annoncé dimanche avoir conclu un accord de fusion aux États-Unis pour créer un nouveau groupe capable de développer un réseau de téléphonie mobile 5G.

Les deux groupes doivent toutefois franchir une étape de poids avant que cette fusion ne soit effective, à savoir l'obtention d'un feu vert des autorités américaines.

«La probabilité que les autorités réglementaires donnent leur approbation est au mieux à 50% étant donnés les récents défis rencontrés lors de projets de fusions verticales», entre deux groupes du même secteur, mais non directement concurrents, a estimé lundi Angelo Zino, analyste de CFRA Research.

Le gouvernement américain a en effet récemment bloqué un projet de fusion à 85 milliards de dollars entre le groupe de médias Time Warner et le géant des télécoms AT&T, dont le sort est actuellement suspendu à la décision d'un tribunal.

Le ministère de la Justice craint que cette fusion ne nuise à la concurrence et aux consommateurs.

Concernant la fusion entre Sprint et T-Mobile qui sont directement concurrents, «il sera compliqué de prouver qu'avoir moins d'opérateurs sur le marché sera positif pour le consommateur», a ajouté l'analyste de CFRA, cette opération visant à rapprocher les troisième et quatrième opérateurs du pays.

Les analystes de Briefing relèvent quant à eux que «passer de quatre opérateurs nationaux à trois pourrait entamer la qualité du service tout en aboutissant à une hausse des prix pour les consommateurs».

Interrogé sur la chaîne de télévision financière CNBC, John Legere, le patron de T-Mobile aux États-Unis qui dirigera la nouvelle entité, s'est voulu rassurant, en affirmant: «Si vous aimiez la concurrence auparavant, vous allez adorer celle qui se prépare.»

L'action de T-Mobile était un peu moins affectée que celle de Sprint lundi, le groupe disposant intrinsèquement de «perspectives plus favorables» selon CFRA.