Cogeco étend ses activités radiophoniques en région au Québec.

Déjà présent avec des antennes dans les marchés de Montréal, Québec, Trois-Rivières, Sherbrooke et Gatineau, le groupe médiatique diffusera également au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Abitibi, dans les Basses-Laurentides et le long de la rivière des Outaouais.

L'entreprise a en effet annoncé mardi la conclusion d'une entente pour faire l'acquisition de 10 stations de radio régionales de RNC Média, pour la somme de 18,5 millions.

RNC Média se départit ainsi de l'ensemble de ses stations de radio régionales, soit les cinq antennes du Saguenay-Lac-Saint-Jean à Saguenay, Alma, Dolbeau, Roberval et Chibougamau, de même que les trois antennes en Abitibi à Val-d'Or et La Sarre, la station de Lachute et celle de Hawkesbury, en Ontario.

Il s'agit de la fin d'une époque pour RNC, originalement appelée Radio Nord, une entreprise qui avait vu le jour en 1948 avec trois stations de radio en Abitibi-Témiscamingue. RNC Média conserve ses cinq stations de radio en milieu urbain, soit une à Montréal, deux à Québec et deux à Gatineau.

L'entreprise ne quitte pas l'Abitibi pour autant, puisqu'elle y est aussi propriétaire de deux stations de télévision; RNC possède également deux antennes télévisuelles à Gatineau.

Pierre R. Brosseau, président du conseil d'administration de RNC Média, a expliqué mardi que l'offre de Cogeco était intéressante, mais que ses autres stations «ne sont pas sur le marché». Il a estimé qu'il s'agit d'une transaction stratégique pour Cogeco, et qu'elle sera bénéfique pour les anciennes stations de RNC Média.

«Pour nos artisans qui sont dans ces marchés-là, on pense que de passer aux mains de Cogeco, le leader en radio au Québec, ce sera une façon de poursuivre sur la lancée de la plupart de ces stations, qui allaient très bien», a soutenu M. Brosseau en entrevue téléphonique.

La transaction est assujettie aux conditions de clôture habituelles, incluant le feu vert du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). La Fédération nationale des communications et le Syndicat des employé(e)s en communications de l'Abitibi-Témiscamingue s'inquiètent déjà de cette acquisition - et du «phénomène grandissant de concentration des médias au Québec».

«C'est préoccupant pour les travailleuses et les travailleurs des communications, mais surtout pour la population des régions, qui voit la diversité des sources d'information s'effriter», indiquent les syndicats dans un communiqué.

Le PDG de Cogeco Média, Richard Lachance, affirme que les stations acquises «vont continuer d'avoir une grande autonomie locale».

«On n'a pas l'intention de changer les formats, mais de donner une valeur ajoutée aux contenus», notamment pour les nouvelles, a-t-il dit en entrevue téléphonique. Il est trop tôt pour annoncer la création de postes de journalistes en région, mais il n'est pas question de compressions non plus, a soutenu M. Lachance.

«Cogeco n'était pas dans les marchés de Saguenay et de l'Abitibi. (...) Ce n'est pas comme acheter une station dans un marché où on était déjà présent (...) alors qu'il peut y avoir certaines compressions, ou intégrations.»