Des responsables du Bureau de la concurrence ont fait des perquisitions dans les bureaux de Postmedia et de Torstar, lundi à Toronto, dans le cadre de son enquête sur des pratiques anticoncurrentielles alléguées dans l'entente de novembre ayant mené à la fermeture de dizaines de journaux communautaires.

Postmedia a confirmé par courriel que les responsables ont exercé un mandat de perquisition dans ses bureaux, lundi, tout en ajoutant être «fermement d'avis» qu'il n'y a pas eu d'infraction à la Loi sur la concurrence dans l'entente annoncée le 27 novembre.

De son côté, Torstar a affirmé que les officiels du Bureau de la concurrence se sont aussi rendus dans ses bureaux administratifs à Toronto à la recherche de plus d'informations sur l'entente dans le cadre de laquelle 41 journaux ont changé de mains et 36 ont cessé leurs activités, particulièrement dans des régions de l'Ontario desservies par plusieurs publications, entraînant des pertes de près de 300 emplois.

Torstar a indiqué par courriel qu'elle fournirait volontairement au Bureau de la concurrence des documents additionnels de l'entreprise reliés à la transaction.

Un porte-parole de l'organisme fédéral avait affirmé peu après l'annonce de la transaction qu'un examen serait effectué. De tels examens sont réalisés pour déterminer si une entente ferait en sorte d'empêcher ou de diminuer sensiblement la concurrence.

Le commissaire de la concurrence John Pecman a confirmé lundi que le Bureau enquêtait sur un comportement anticoncurrentiel allégué en infraction aux articles sur les complots dans la Loi sur la concurrence, sans donner plus de détails.

En entrevue à La Presse canadienne en décembre, le chef de la direction de Postmedia, Paul Godfrey, a affirmé que les entreprises n'avaient jamais parlé entre elles de ce que chacune ferait avec les journaux acquis afin d'éviter des accusations de pratiques anticoncurrentielles.

«Le fait est que la collusion n'est tout simplement pas légale, alors nous avons fait très, très attention à ne pas nous parler de ce que serait la finalité (de l'entente)», a-t-il affirmé.

«Écoutez, nous en avons assez de gérer une chaîne de journaux et de décider quoi faire. Nous avons toujours considéré que la gestion de leurs affaires leur appartient», a ajouté M. Godfrey.

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Torstar détient une participation dans La Presse canadienne dans le cadre d'une entente conjointe avec une filiale du Globe and Mail et la société mère de La Presse.