Le quotidien britannique The Guardian a été publié lundi au format tabloïd pour la première fois, abandonnant pour des raisons économiques son format berlinois adopté en 2005.

Désormais légèrement plus petit qu'un A3, The Guardian conserve sa une colorée, mais abandonne sa manchette bleue foncée caractéristique. Il dispose aussi d'une nouvelle police de caractères pour les titres, et une nouvelle mise en page, censée être «plus facile à lire».

Katherine Viner, rédactrice en chef du Guardian, quotidien lancé en 1821, a défendu l'adoption du nouveau format, jugeant que «la baisse de la diffusion signifie qu'imprimer le journal en format berlinois devient de plus en plus cher.» Il s'agit d'un nouveau journal «audacieux, percutant et beau», a-t-elle déclaré dans son éditorial.

«Notre passage au format tabloïd est une étape majeure pour rendre The Guardian viable financièrement, et nous permettre de continuer à investir dans un journalisme de qualité pour les générations à venir», a-t-elle ajouté.

L'impression du nouveau Guardian a été sous-traitée au groupe de presse Trinity Mirror qui possède notamment le Daily Mirror, tabloïd britannique lancé en 1903.

Le Guardian Media Group (GMG) société éditrice du journal, va de ce fait fermer ses deux imprimeries à Trafford près de Manchester et dans le quartier de Stratford à Londres. Le journal sera également imprimé en Écosse pour la première fois.

Le site internet du Guardian, qui attire 150 millions de lecteurs dans le monde par mois, a aussi subi une refonte, notamment au niveau des couleurs qui rappellent la nouvelle édition papier du quotidien.

Le journal The Observer, version dominicale du Guardian, est également concerné par ces changements.

Cette décision s'inscrit dans un plan de redressement sur trois ans lancé en 2016, qui prévoit une restructuration de la branche publicitaire et des réductions de coûts se traduisant par la suppression de 250 emplois, dont 100 dans la rédaction.

Le Guardian Media Group n'est pas en très bonne santé financière après avoir essuyé successivement des pertes de 69 millions de livres (77,5 millions d'euros) pour l'exercice 2016, et 45 millions de livres (50,6 millions d'euros) pour l'exercice 2017.

Ce changement de format devrait entraîner des millions de livres d'économies chaque année, lesquelles pourraient être réinvesties dans la rédaction.