Le Cirque du Soleil et l'agence Sid Lee créent Sid Lee Entertainment. Le lancement de la nouvelle entité sera officialisé ce soir, sur une scène du Palais des festivals de Cannes. Comme l'an dernier (alors que Sid Lee présentait au même endroit une conférence sur l'image de marque du champion de la UFC Georges St-Pierre), l'agence profite d'une tribune de choix, devant potentiellement 3000 personnes, comme rampe de lancement.

«Grâce à Sid Lee Entertainment, nous voulons créer des plateformes de divertissement pour les marques, explique Bertrand Cesvet, président du conseil de Sid Lee. On pense au Crashed Ice de Red Bull, qui va au-delà de l'activité de commandite. Aujourd'hui, les marques sont souvent mises au défi, alors que les consommateurs sont friands de moments intenses.»

«À l'ère de l'internet et de la fragmentation des médias, les entreprises recherchent des modèles pour se rapprocher des consommateurs, ajoute Daniel Lamarre, président et chef de la direction du Cirque du Soleil. Or, pour une marque, le secteur du divertissement offre une plateforme incroyable pour se positionner en grand.»

La création de Sid Lee Entertainment matérialise l'association de Sid Lee et du Cirque du Soleil qui détient une part importante de l'agence, depuis février 2012. «Les gens sont très intrigués, souligne Daniel Lamarre. Ils ne comprennent pas trop ce que fait le Cirque avec Sid Lee. On veut donc légitimer cette association. Cela dit, on ne met pas de l'avant la marque du Cirque, mais notre compétence. On veut éviter la confusion. C'est la raison pour laquelle la branche se nomme Sid Lee Entertainment. On va avoir une intervention de contenu.»

«Les clients vont acheter l'expertise en production et non l'esthétique du Cirque», poursuit Joanne Fillion, productrice exécutive de Sid Lee Entertainment.

Daniel Lamarre et Bertrand Cesvet s'attendent, ce soir, à la présence de plusieurs clients potentiels dans la salle. Sid Lee Entertainment compte déjà comme clients des Lolë (qui planifie une activité récurrente de yoga collectif à Paris, en septembre) et Absolut Vodka. «Ça marche pour les marques des catégories festives», note Bertrand Cesvet.

«On veut par ailleurs encourager les marques à créer des lignes d'affaires, ajoute Bertrand Cesvet. Actuellement, le marketing est une dépense d'opération des entreprises, et non une entreprise en soi. On voudrait que de tels projets soient capitalisables. Que ça crée des revenus.»

De grandes ambitions

Si la clientèle est au rendez-vous, Sid Lee Entertainment pourrait générer davantage de profits que Sid Lee (qui compte 600 employés dans le monde), selon Bertrand Cesvet. «D'ici cinq ans, croit-il. Parce qu'on a déjà été très sollicités par des artistes à Hollywood, on a constaté l'importance de la relation entre les marques et la culture populaire.»

«Je ne crois pas repartir de Cannes très bronzé! lance Daniel Lamarre, qui fait un saut de trois jours sur la Côte d'Azur. Car je suis booké mur à mur avec des gens. Cannes risque d'être l'aboutissement de C2-MTL [événement de conférences créé pour Tourisme Montréal], en mai dernier. À cette occasion, une cinquantaine de directeurs marketing de partout ont pu visualiser ce qu'était Sid Lee Entertainment. Plusieurs conversations vont ainsi se poursuivre à Cannes. J'espère ne pas revenir les mains vides!»