Le Barreau du Québec veut faire savoir qu'il est un ordre professionnel différent. Dans une campagne publicitaire, conçue par l'agence Cartier, le Barreau indique qu'il prend position sur de grands enjeux sociaux au Québec.

«C'est une offensive qui sort de l'ordinaire, explique le directeur général, Me Claude Provencher. Habituellement, nos campagnes mettent davantage de l'avant l'ordre et la pratique des avocats. Cette fois, nous voulons bien positionner le Barreau du Québec comme institution au sein de la société. C'est notre rôle de permettre à celle-ci d'avancer. Les citoyens ne le savent pas, mais le Barreau prend de plus en plus sa place dans les débats de société.»

Prises de position

Un message de 30 secondes s'attarde notamment à trois prises de position récentes du Barreau: le droit à l'avortement, le droit de mourir dignement en fin de vie et le maintien du registre des armes à feu, soit trois thèmes sur sept proposés au cours de groupes de discussion (focus groups).

«Le Barreau n'est pas un ordre comme les autres, affirme Me Claude Provencher. En plus de contrôler l'exercice de la profession, il représente un pan de notre système démocratique. Nous nous portons comme défenseurs des droits fondamentaux. Comme nous faisons des actions en matière d'aide juridique, le Barreau devient la voix de la population, celle qui lui permet de se battre contre le gouvernement, par exemple. Ce ne sont pas les plus vulnérables qui peuvent le faire! Nous nous portons à la défense des itinérants, des gens sans voix. Nous avons aussi un système de vigie. Nous avons une soixantaine de comités dans tous les secteurs (droits des personnes âgées, des femmes...). Nous analysons continuellement tous les projets de loi et ça nous amène à faire des représentations pour critiquer des projets.»

Concrètement, avec cette campagne baptisée «24 000 avocats à la défense d'un Québec juste», le Barreau du Québec souhaite se faire connaître mieux de la population. «Le Barreau et ses avocats se rendent plus humains, dit Me Claude Provencher. Mais c'est vraiment un message social qu'on passe, car on n'offre pas de services juridiques.»