L'image de Montréal est ternie. La Presse Affaires a donc demandé à des publicitaires et relationnistes d'imaginer des campagnes pour redorer l'image de la ville. Pour que Montréal redevienne beau aux yeux de ses habitants, des Québécois et des touristes. Coup de théâtre! En fin de journée, l'une des agences, kbs+p, a même décidé d'acheter une page de pub dans La Presse pour donner vie à son idée!

Montréal, ne démissionne pas!

«À titre de Montréalais, on doit retrousser nos manches et peser sur le bouton «Reset». On doit initier un mouvement collectif, faire appel aux forces vives de notre communauté: nos influenceurs, idoles, familles, voisins, artistes et... même nos médias doivent pousser à la roue. Il faut rallumer cette petite flamme de fierté en nous qui est passée trop rapidement en mode «pilote de poêle à gaz» alors que nous n'aurions jamais dû perdre le feu sacré! Devant toutes ces tribulations, il est de notre devoir de Montréalais ne pas se résigner. C'est dans ce contexte que nous lançons demain le mouvementMontréal ne démissionne pas!. La santé de notre ville est trop importante pour notre collectivité. Nous devons travailler de concert pour rallumer cette flamme et ne jamais démissionner! Par ailleurs, on s'est dit, tant qu'à en parler, passons à l'action et achetons une page de pub! On va voir ce que ça va déclencher.» - Mario Daigle, président de kbs+p Montréal

Une ville qui nous est propre

«Je vois une offensive citoyenne avec le slogan «Une ville qui nous est propre». Étant donné que les Montréalais semblent avoir perdu confiance en leurs élus et en l'autorité, je ferais parler les citoyens dans une vaste campagne de communications intégrées. Des citoyens représentant les différents groupes ethniques, classes sociales, et de tous âges, diraient pourquoi ils ont choisi Montréal et comment ils vivent à Montréal. Par exemple: pour l'offre culturelle, les entreprises d'ici, l'accès au fleuve, l'architecture, la diversité culturelle et ses quatre universités. Mais, même avant de commencer cette campagne, je ferais une consultation citoyenne. Si vous aviez à imaginer votre ville, que serait-elle? C'est un peu ça le slogan.» - Mylène Forget, présidente de Massy Forget Langlois relations publiques

La valise chanceuse

«On réutilise l'argent sale! On envoie des enveloppes brunes aux blogueurs touristiques influents. On fait aussi une promotion dans plusieurs capitales internationales baptisée La valise chanceuse ! On disperse les valises dans les villes. On donne des indices sur les ondes de stations de radio. Le participant ou participante qui trouve la valise chanceuse gagne un billet d'avion pour venir visiter Montréal. Le billet est évidemment payé grâce à l'argent sale - des dollars canadiens- contenu dans la valise. Donc, on corrompt les touristes! La promotion comprend un bonus: un tour de yacht autour de l'île, pendant le séjour.» - Alexandre Gadoua, directeur de création principal de Tank Communications (avec Christian O'Brien, concepteur rédacteur)

C'est un peu n'importe quoi, mais on aime ça comme ça

«Quelques slogans pour me défouler? Version cynique: Visitez Montréal, vous allez tomber en bas de votre viaduc. Version «déni sympathique »: Montréal, c'est un peu n'importe quoi, mais on aime ça comme ça. Version lunettes roses : Il fait bon vivre à Montréal, la plus européenne des grandes villes nord-américaines où tout va bien, je vous le dis, TOUT va BIEN. Version décomplexée : Montréal, ville créative. J'aime bien. La créativité, c'est Montréal. Mais la créaaaativité, galvaudée comme mot? Peut-être. Alors, bande de cyniques, comment faire pour convaincre que même sans lunettes roses tout n'est pas noir? En se remémorant collectivement ce qu'on aime de Montréal, ce que Montréal crée en nous? C'est un début. Comme une première visite cher le psy.

Donc, concrètement, Montréal crée quoi? Des jeux vidéo, de l'emploi, des couples, de la haute technologie, de fantastiques «lendemains de veille», de l'art, de la culture, etc. Des exemples concrets de succès montréalais, il en pleut. Prenons le temps de se gargariser un peu de ce que nous faisons de mieux. Web, TV, radio, affichage, partout. Un contre poids au négativisme ambiant, une bonne dose de lucidité positive, ça vous ferait du bien? Moi oui.» - Sébastien Pelletier, directeur de création de Marketel

Montréal. Pas banale.

«Un slogan? «Montréal. Pas banale.» Cela dit, il y a des moments, comme celui que l'on vit, où la pub est mieux de se taire. Elle n'est d'aucune utilité. Pire: en s'agitant, elle ne pourrait que rendre plus opaque ce que tout le monde espère plus transparent. La meilleure campagne à faire, c'est celle qui annoncera une nouvelle élection à la mairie et réconciliera les citoyens avec l'idée de démocratie municipale. Bien sûr, si vous croyez à la théorie du chaos, il y a toujours Clotaire Rapaille qui est disponible. Maintenant, si on parle de Montréal elle-même, je crois que sa réputation est sauve. Il se pourrait même qu'à l'international, tous ces scandales ajoutent au romantisme alternatif de cette ville où l'on ne s'ennuie jamais.» - Hugo Léger, vice-président création de DentsuBos

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LES ANNÉES TREMBLAY

À son arrivée (chiffres 2001) / À son départ (chiffres 2011)

POPULATION

1 812 723 / 1 958 257

PIB PAR HABITANT

31 074$ / 55 721$

MISES EN CHANTIER

4016 UNITÉS/ 8569 UNITÉS

BUDGET MUNICIPAL

3,5 MILLIARDS /4,7 MILLIARDS

TAUX DE CHÔMAGE

10,1% /9,7%

INVESTISSEMENTS PRIVÉS ET PUBLICS

12,6 MILLIARDS/ 14,6 MILLIARDS