La fièvre des séries éliminatoires de hockey? Voilà un malaise dont ne souffriront ni les partisans du Canadien ni les annonceurs habitués de concocter des campagnes publicitaires spécialement conçues pour ce temps de l'année, habituellement festif.

Malgré tout, certains comme Boston Pizza et Molson Coors ont conçu des pubs originales. Sur les ondes de RDS, Molson Coors (et l'agence DraftFCB) propose des capsules dans lesquelles d'anciens joueurs, Mario Tremblay, Guy Carbonneau, Yvan Cournoyer, relatent des souvenirs de la Coupe Stanley. «Notre inventaire d'espaces publicitaires est complet, car les annonceurs signent des ententes saisonnières», affirme par ailleurs Julie Gosselin, coordonnatrice aux relations publiques de RDS.

Sur l'internet et sur sa page Facebook, Boston Pizza (et son agence Zip Communication, créatrice de la campagne Montréal Pizza l'an dernier) diffuse une campagne baptisée Demi-barbe. «Les séries ont beaucoup d'impact sur des commerces comme le nôtre, note Carl Pichette, directeur principal du marketing, Québec, de Boston Pizza. On va subir une perte d'achalandage cette année. Donc on s'est demandé quoi faire. Pendant la saison régulière, on travaillait sur la suite de la campagne Montréal Pizza. Et on a eu un plan B quand on a vu que le Canadien ne ferait pas les séries. Mais nous restons des partisans, malgré les difficultés. Avec notre présente campagne, on souligne qu'on est derrière notre équipe malgré tout et on souhaite augmenter notre base d'amis sur Facebook.»

Cette année encore, Boston Pizza offre un menu «spécial séries» dans ses restos. Une nouvelle publicité avec le porte-parole Louis Morissette a été conçue pour annoncer la chose.

À Ottawa

Les entreprises habituellement associées au hockey doivent-elles absolument annoncer malgré l'absence du Canadien? «Non, croit Hugo Léger, associé et vice-président, création de l'agence de publicité Bos. On peut laisser passer une année. Le hockey ici, c'est le Canadien. Il y aura toujours des inconditionnels, mais la ferveur diminue. Il y a une déception des annonceurs. C'est un auditoire perdu pour eux. Je me demande où sont les téléspectateurs à ce temps-ci de l'année.»

À RDS, un match éliminatoire Pittsburgh-Philadelphie attire environ 330 000 téléspectateurs contre 800 000 et plus pour un match avec le Canadien. Cela dit, pour la première fois cette année, les annonceurs ont la possibilité de se retrouver simultanément sur RDS, RDS 2 et RDS Info qui diffusent aux mêmes heures plusieurs matchs des séries. «L'intérêt va toutefois grandir au fil des séries, note Francine Marcotte, vice-présidente média de l'agence Cossette. Pour le moment, il reste de l'inventaire et les prix pour annoncer sont à la baisse.»

Bell visible malgré tout

Bell Canada, habituellement un annonceur très présent à Montréal pendant les séries, est néanmoins visible au Scotiabank Place, nid des Sénateurs d'Ottawa. «On ne fait pas de campagne quand le Canadien est absent, dit Élaine Bissonnette, chef divisionnaire de la stratégie de la marque de Bell Canada. Mais comme Bell est propriétaire de certaines équipes, partenaire de certaines équipes et partenaire de la LNH, nous restons présents, sur les téléphones intelligents notamment.»

Par ailleurs, Boston Pizza et Bell disent ne pas avoir forcément économisé des sous cette année en création et en placement médias. «Nous prévoyons toujours un budget pour l'année complète, dit Élaine Bissonnette. C'est une valse de chiffres et d'investissements entre nos différentes propriétés.»