La bière Boris se positionne en tant que marque solidaire des étudiants contre la hausse des droits de scolarité.

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Jeudi, dans une pleine page du quotidien Le Devoir, la marque a affiché non seulement ses couleurs, mais une image remaniée de son logo le jour même de la grande manifestation étudiante à Montréal. Le drapeau sur lequel est affiché un B prend la forme du désormais célèbre carré rouge. «L'idée est venue la veille de la manifestation, raconte Michel Godin, vice-président de Brasserie Licorne, qui brasse la bière Boris. On voulait absolument accompagner les étudiants, le groupe d'âge qu'on cible, sans être racoleur. On voulait leur faire un clin d'oeil d'encouragement.»C'est un flash de dernière minute, ajoute-t-il. On est convaincus que le mouvement ne s'arrêtera pas demain. On risque de revoir la pub dans d'autres journaux.»

Boris pourrait-elle se mettre à dos ceux qui ne sont pas contre la hausse des droits de scolarité? «Je suis pour la hausse, mais je bois quand même la Boris, car on a tous la liberté de nos choix, Boris inclus», a écrit un «ami» sur la page Facebook de Boris, tandis que d'autres se questionnaient sur l'opportunisme de cette pub.

Celle-ci (réalisée par l'agence lg2) fait écho au slogan de la bière qui a vu le jour il y a une dizaine d'années. «Sur nos bouteilles et nos emballages, on communique ceci: «Mes valeurs sont celles d'une génération qui veut garder le contrôle sur sa vie et son avenir», dit Michel Godin. À l'époque, je voulais créer une bière de discussion et non de party. Alors que d'autres lançaient de gros formats, on est allés à l'opposé. Nos bouteilles font 250 ml.»

Expansion

Brassée à Saint-Hyacinthe, la bière Boris est offerte dans 5000 points de vente au Québec, 1000 dans le reste du Canada, ainsi que dans une centaine de bars à Buenos Aires, en Argentine. La brasserie produit annuellement 35 000 hectolitres. «On va bientôt s'appeler liquid designer et non plus brasseur, annonce Michel Godin. On ne se limitera plus à la vente et à la fabrication à base de bière. Cet été, on va vendre de la vodka Boris à la SAQ. On va aussi produire des cidres. On veut toucher à toute forme de boisson alcoolisée. On projette une croissance de 25% en 2012.» La pub dans Le Devoir arrive, par ailleurs, quelques jours avant le lancement d'un thé glacé alcoolisé Boris.

 

Image fournie par la Brasserie La Licorne

Le logo officiel de la brasserie.