Le montant de la dette des Canadiens par rapport à l'argent dont ils disposent a atteint un nouveau sommet au troisième trimestre.

Statistique Canada a indiqué jeudi que la dette des ménages sur le marché du crédit exprimée en tant que pourcentage de leur revenu disponible a augmenté à 171,1 %, par rapport à 170,1 % au deuxième trimestre.

Cela signifie que pour chaque dollar de revenu dont dispose un ménage, il doit rembourser 1,71 $ sur le marché du crédit. Cette dette comprend le crédit à la consommation, les prêts hypothécaires et les autres prêts.

Benjamin Reitzes, un spécialiste des taux canadiens et la macroéconomie à la Banque de Montréal, a noté que la tendance à la hausse du niveau d'endettement des Canadiens restait aussi intense.

«Et, avec les acheteurs de logements qui se pressent d'entrer sur le marché avant le changement des règles du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) qui prendra effet le 1er janvier 2018, nous pourrions voir une nouvelle hausse au quatrième trimestre», a écrit M. Reitzes dans un rapport.

«Cependant, cela suggère que nous pourrions aussi observer une stabilisation de ce ratio en 2018 - mais il vaudrait mieux ne pas miser là-dessus puisque le marché immobilier s'est montré particulièrement résilient.»

L'endettement des ménages est souvent évoqué comme un des principaux risques à l'économie canadienne par la Banque du Canada et d'autres spécialistes.

Dans un rapport paru le mois dernier, l'Organisation de coopération et de développement économiques a indiqué que les prix élevés des logements et les niveaux d'endettement constituaient une vulnérabilité financière importante au Canada.

«Une correction désordonnée aurait un impact adverse sur la croissance et pourrait menacer la stabilité financière», a souligné l'OCDE.

Statistique Canada a indiqué que le ratio du service de la dette des ménages, qui correspond au total des paiements obligatoires de capital et d'intérêts en proportion du revenu disponible des ménages, était relativement stable à 13,9 pour cent. Le ratio du service de la dette en intérêts seulement a pour sa part reculé à 6,3 pour cent, comparativement à 6,4 % au trimestre précédent.

La Banque du Canada a haussé son taux d'intérêt directeur à deux reprises cette année, ce qui a entraîné des augmentations des taux préférentiels des grandes banques du pays, qui sont utilisés pour les hypothèques à taux variables.

L'économiste Josh Nye, de la Banque Royale, a noté que le ratio du service de la dette devrait augmenter au fur et à mesure que la banque centrale haussera graduellement ses taux d'intérêt.

«Cependant, la prévalence des dettes hypothécaires à taux fixe fait en sorte que tous les ménages ne ressentiront pas les effets de l'augmentation en même temps», a-t-il souligné.

La dette totale des ménages sur le marché du crédit a atteint 2110,3 milliards $ au troisième trimestre, en hausse de 1,4 % par rapport au trimestre précédent, a précisé Statistique Canada. La dette hypothécaire des ménages a grimpé de 1,5 % à 1384,2 milliards $, tandis que le crédit à la consommation a pris 1,2 % à 620,7 milliards, a ajouté l'agence fédérale.

Entre-temps, la valeur nette des ménages a diminué de 0,1 % à 10 614,7 milliards $ au troisième trimestre.