La Banque du Canada a maintenu, mercredi, son taux d'intérêt directeur à 1,0 %, tout en prévenant les Canadiens que des hausses étaient vraisemblablement à venir.

La banque centrale a laissé son taux directeur inchangé lors de ses deux dernières décisions à ce sujet, après s'être laissée convaincre de leur hausser à deux reprises cet été, en raison de la vigueur de l'économie pendant la première moitié de 2017.

En annonçant sa décision mercredi, la Banque du Canada a noté que la publication récente de données économiques positives pourrait justifier une nouvelle augmentation des taux d'intérêt dans les mois à venir. Ces données comprennent les chiffres sur le marché du travail et sur la croissance des salaires, les solides investissements des entreprises et la résilience des consommateurs malgré la hausse des coûts de l'emprunt et le lourd endettement des ménages canadiens.

En outre, l'impact des investissements publics dans les infrastructures commence à transpirer dans les données économiques, a estimé la banque.

Mais d'un autre côté, la banque centrale a observé que les exportations avaient glissé davantage que prévu ces derniers mois, après avoir connu un puissant début d'année. Elle s'attend malgré tout à ce que la croissance du commerce prenne du mieux grâce à une reprise de la demande étrangère.

Par ailleurs, les perspectives internationales continuent d'être confrontées à une incertitude considérable, notamment quant à l'évolution géopolitique et aux politiques commerciales.

«Quoique des taux d'intérêt plus élevés soient probablement nécessaires avec le temps, le conseil (de direction de la banque) continuera à faire preuve de circonspection», a déclaré mercredi l'institution dans le communiqué expliquant sa décision.

Le conseil de la Banque du Canada entend ainsi se laisser guider «par les nouvelles données sur lesquelles il se fonde pour évaluer la sensibilité de l'économie aux taux d'intérêt, l'évolution des capacités économiques et la dynamique de la croissance des salaires et de l'inflation».

L'inflation, un facteur clé dans la prise de décision de la banque centrale, a été légèrement plus élevée que prévu et pourrait le rester à court terme en raison d'éléments temporaires, comme la vigueur des prix de l'essence. L'inflation de base, qui mesure l'inflation sous-jacente en omettant volontairement les produits dont les prix sont plus volatils, comme l'essence, a continué à grimper.

Certains économistes ont indiqué, mercredi, s'attendre à ce que le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, attende jusqu'au printemps avant de procéder à une nouvelle hausse du taux directeur.

La prochaine annonce sur les taux d'intérêt est prévue le mois prochain.

«La (Banque du Canada) semble très patience en ce moment, et montre peu d'appétit pour une hausse en janvier, malgré la faiblesse presque historique du taux de chômage», a écrit Doug Porter, l'économiste en chef de la Banque de Montréal, dans une note de recherche à ses clients.

D'autres, cependant, ont semblé penser que la banque pourrait hausse son taux directeur plus tôt que prévu.

«Même si les choses semblent se mettre en place pour un nouveau resserrement à court terme, le gouverneur Poloz a choisi de garder toutes ses options ouvertes», a affirmé l'économiste Brian DePratto, de la Banque TD. «Avec une croissance économique qui pourrait dépasser la prévision de 2,5 % de la banque centrale pour le quatrième trimestre, plusieurs éléments pointent vers une hausse plus tôt que tard. Cependant, comme le montre la déclaration d'aujourd'hui, rien n'est final avant le jour de la décision.»