L'activité manufacturière en Chine est tombée en octobre à son plus bas niveau depuis plus de deux ans, selon l'indice des directeurs d'achats (PMI) publié mercredi par le Bureau national des statistiques (BNS).

Cet indice s'est inscrit à 50,2 contre 50,8 en septembre, tombant encore plus bas qu'annoncé par les analystes qui tablaient sur 50,6, selon la moyenne calculée par l'agence financière Bloomberg.

Ce baromètre, fondé notamment sur les carnets de commandes des entreprises, est considéré comme annonçant la conjoncture future : un chiffre supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité, et en deçà d'une contraction.

Le chiffre d'octobre témoigne à nouveau d'un ralentissement de la deuxième économie mondiale, aux prises avec des sanctions commerciales de la part de l'Amérique de Donald Trump. La croissance du PIB est ainsi tombée à 6,5 % au troisième trimestre contre 6,7 % au trimestre précédent.

Toutes les composantes de l'indice PMI ont reculé, particulièrement l'indicateur des nouvelles commandes, relève Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics.

Selon lui, ce repli est dû avant tout à la faiblesse de la demande intérieure, le sous-indice des exportations déclinant moins que l'ensemble des commandes.

L'indice PMI non manufacturier est en repli également à 53,9 en octobre contre 54,9 en septembre, révélant particulièrement une contraction du secteur des services à 52,1 contre 53,4. En revanche, les carnets de commandes dans la construction sont en hausse à 63,9 contre 63,4 en septembre, soit leur plus haut niveau de l'année.

Selon M. Evans-Pritchard, c'est le signe que les investissements consentis par les collectivités locales dans les infrastructures afin de soutenir l'économie continuent à prendre de l'ampleur - au risque d'accroître l'endettement déjà lourd du pays.

Plus inquiétant, le PMI des seules petites et moyennes entreprises est tombé en octobre à 47,7 contre 49,8 en septembre, soit en territoire nettement récessif.

« L'environnement économique auquel est confronté le secteur privé est bien pire que ce que montre l'indice global », observe l'économiste Raymond Yeung, du cabinet ANZ Research.