Les États-Unis ont annoncé mercredi qu'ils entamaient une procédure de retrait de l'Union postale universelle (UPU), un mouvement visant probablement la Chine, dont les entreprises peuvent expédier vers l'Amérique de petits colis à peu de frais dans le cadre de ce traité.

Dans un rapport transmis au président Donald Trump, le département d'État conclut qu'aucun progrès suffisant n'a été fait pour réformer les modalités de fonctionnement de l'UPU, qui existe depuis 1874 et qui a autorisé la libre circulation du courrier.

« Le président [Donald Trump] est d'accord avec le département d'État, qui recommande d'adopter ses propres taux postaux aux frontières américaines, et ce, au plus tard le 1er janvier 2020 », indique la Maison-Blanche dans un communiqué.

« Le département d'État notifiera également [à ses partenaires du Traité] que les États-Unis se retireront de l'UPU », ajoute-t-elle, ce qui marquera le début du processus de retrait d'une durée d'un an, conformément à la constitution de l'UPU.

Le retrait pourrait toutefois être réversible puisque l'administration Trump indique que, pendant ce processus, elle entamera des discussions avec les différents pays.

« Si les négociations étaient un succès, l'administration est disposée à annuler le retrait et à rester au sein de l'UPU », indique encore la Maison-Blanche.

Le directeur général de l'UPU, Bishar Hussein, a dit regretter cette décision américaine. Il compte rencontrer des représentants du gouvernement des États-Unis pour discuter de ce dossier.

Il a souligné que l'UPU, dont le siège est à Berne, en Suisse, travaillait « avec la totalité de ses 192 pays membres pour s'assurer que le traité sert au mieux chacun d'entre eux ».

Le traité de l'UPU a mis en place des frais que les postes de chaque pays répercutent pour la livraison de courriers et de petits paquets partout dans le monde. Mais, les pays pauvres et en développement, dont la Chine, bénéficient de taux plus faibles que les pays riches en Europe et en Amérique du Nord.

Selon le New York Times, la décision de se retirer de l'UPU aurait été vivement encouragée par Peter Navarro, le conseiller économique de Donald Trump, qui préconise des mesures de rétorsion drastiques envers la Chine pour la punir de pratiques commerciales jugées « déloyales ».

Celui-ci y voit « une manière de contrecarrer la Chine et une occasion de défier les autorités d'organisations internationales, telles que l'Organisation mondiale du commerce, qui, de son point de vue, a échoué en n'attribuant pas aux États-Unis de droits de vote à la mesure de la stature économique du pays », écrit le quotidien.

Cette décision n'est pas de nature à apaiser les tensions entre la Chine et les États-Unis, qui se livrent une guerre commerciale sans merci depuis des mois. Les discussions sont actuellement au point mort.

Des responsables ont évoqué la possibilité d'une rencontre au sommet lors de la prochaine réunion du G20 des chefs d'État les 30 novembre et 1er décembre, en Argentine. Mais, une telle rencontre n'a pas encore été confirmée.