Le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney pourrait prolonger son mandat compte tenu des difficultés pour trouver un successeur et afin de garantir la stabilité de ce poste clé après le Brexit, selon la presse britannique lundi.

M. Carney doit quitter son poste en juin 2019, soit quelques mois à peine après la sortie du Royaume-Uni de l'UE prévue fin mars.

La BBC explique que des discussions sont en cours entre le ministère des Finances et la Banque d'Angleterre sur une prolongation du mandat de M. Carney pour une durée qui pourrait aller jusqu'à un an supplémentaire.

Le gouvernement estime, toujours selon la BBC, que la recherche d'un nouveau candidat, qui devait être lancée d'ici la fin de l'année, pourrait être plus difficile que prévu en pleines négociations sur le Brexit.

De son côté, le Financial Times croyait savoir lundi, citant des sources proches du gouverneur, que M. Carney était favorable à ce scénario.

Le gouverneur devrait d'ailleurs être interrogé sur le sujet lors d'une audition prévue mardi après-midi devant la commission du Trésor du Parlement britannique.

Le maintien pour quelques mois à son poste du gouverneur serait de nature à rassurer les milieux financiers qui ont apprécié la manière dont il a géré l'après-référendum de juin 2016. 

M. Carney avait notamment décidé dans la foulée du vote de baisser le taux d'intérêt de la BoE, puis de s'assurer que le système financier britannique avait les reins assez solides pour affronter un Brexit sans accord. 

Le gouverneur s'était toutefois attiré les foudres des partisans du Brexit qui contestaient notamment ses prévisions économiques jugées trop sombres.

Récemment, la Banque a légèrement resserré sa politique monétaire, afin de limiter l'inflation et de se donner des marges de manoeuvre en cas de soubresauts dans les mois qui viennent.

Le Canadien était devenu en 2013 le premier étranger à occuper le poste prestigieux de gouverneur de la vénérable institution, dont le siège se trouve au coeur du quartier des affaires de la City à Londres. 

Il avait prévenu dès le départ qu'il ne resterait que cinq ans à son poste, alors que la durée du mandat est en théorie de huit ans maximum. Le banquier central avait toutefois déjà décidé en octobre 2016 de rester un an de plus afin d'être aux commandes pendant les négociations sur le Brexit.