Le directeur général de l'une des plus vieilles banques britanniques, la Royal Bank of Scotland (RBS), a déclaré dimanche se préparer au « pire », sur fond de craintes grandissantes des conséquences économiques d'une absence d'accord dans les négociations sur le Brexit.

Londres comme Bruxelles disent vouloir aboutir à un accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, programmée le 30 mars 2019, mais, dans le même temps, intensifient leurs préparatifs dans le cas d'un échec des discussions.

Le directeur général de la Royal Bank of Scotland Ross McEwan a dit que RBS se préparait « malheureusement, pour le pire » et mettait en place un établissement destiné à ses clients européens à Amsterdam, aux Pays-Bas, où elle a déployé 150 employés. Mais RBS attend toujours d'obtenir l'accord final pour les licences bancaires.

« Si nous n'obtenons pas les bonnes licences et ne les obtenons pas à temps, cela pourrait créer des problèmes majeurs pour nos clients et pour la banque », a-t-il prévenu, évoquant l'impossibilité de fournir des services à certains de ses clients européens.

La première ministre Theresa May a promis dimanche de maintenir son projet et affirmé qu'elle préférait une absence d'accord plutôt que de faire des concessions à Bruxelles.

Dimanche, le ministre chargé du Commerce international, Liam Fox, a balayé les prévisions pessimistes du ministre des Finances dans le cas d'un divorce sans accord.

« Ils n'avaient pas prévu la crise financière », a déclaré Liam Fox à la BBC, « donc cette idée qu'on peut prévoir ce que sera notre emprunt quinze ans à l'avance est un peu dure à avaler », a-t-il ajouté, exprimant aussi son scepticisme quant aux prévisions de PIB à un horizon de quinze ans.

En juillet, Mme May a présenté un « Livre blanc » visant à maintenir une relation commerciale étroite avec le continent une fois le Brexit consommé.

Ce « Plan de Chequers » a immédiatement suscité l'opposition des tenants d'un Brexit dur et provoqué les démissions fracassantes des ministres des Affaires étrangères, Boris Johnson, et du Brexit, David Davis. De leur côté, les dirigeants de l'UE ont mis en doute sa viabilité.

David Davis, qui avait quitté le gouvernement en désaccord avec le « plan de Chequers », a quant à lui renouvelé dimanche ses critiques contre ce projet qualifié de « presque pire que de rester dans l'UE ». Il a affirmé qu'il voterait contre le texte s'il était présenté au Parlement et appelé à trouver des alternatives.