La Banque centrale de la République argentine (BCRA) a relevé jeudi son taux directeur de 45% à 60% pour tenter d'enrayer la chute du peso qui a perdu près de 20% en deux jours.

Le peso argentin a cédé 7% mercredi et jeudi à la mi-journée, il s'enfonçait de 12%, portant à plus de 50% la dépréciation de la monnaie argentine depuis le début de l'année.

Le président argentin de centre droit Mauricio Macri avait annoncé mercredi avoir conclu un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour avancer ses versements afin de soutenir le programme économique du gouvernement.

En juin, le FMI avait accordé un prêt de 50 milliards de dollars à l'Argentine. Un premier versement de 15 milliards de dollars a été déjà effectué.

Dans un communiqué publié quelques heures plus tard à Washington, la directrice du FMI, Christine Lagarde, a indiqué que l'institution allait examiner un renforcement de son aide à l'Argentine et une accélération des versements du prêt.

En Argentine, quand la conjoncture économique inquiète, les entreprises et particuliers achètent massivement des dollars, monnaie refuge, et le cours du peso en pâtit.

Jeudi matin, le chef du gouvernement argentin Marcos Pena s'est voulu rassurant quant à l'avenir du pays en soulignant que «l'Argentine (allait) sortir renforcée du processus de transformation» engagé fin 2015 par le président Macri.

«Il n'y a pas d'échec économique, a-t-il assuré. C'est un changement profond, nous sommes dans la bonne direction».

M. Pena a attribué les turbulences sur le marché des changes à une «vulnérabilité structurelle» du pays: «cela fait des décennies que nous avons un problème de déficit budgétaire et rien n'avait été fait pour le résoudre».

Depuis son arrivée au pouvoir fin 2015, l'administration Macri a réduit de 6 à 3,9% du PIB le déficit budgétaire. Le prêt du FMI a été accordé en échange d'un engagement du gouvernement à ramener le déficit à 1,3% du PIB en 2019.

Les coupes budgétaires «sont la seule solution pour remédier à la vulnérabilité de l'économie», a fait valoir le chef du gouvernement.

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