Les discussions commerciales entre les États-Unis et le Mexique pour une refonte de l'accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) n'ont «pas encore abouties» et vont «se poursuivre ce week-end et la semaine prochaine», a indiqué jeudi le ministre mexicain du Commerce, à des journalistes à Washington.

Les négociations ont «bien avancé», a déclaré Ildefonso Guajardo, mais pour que le Canada --troisième signataire de l'accord originel qui date de 1994-- puisse rejoindre la table de renégociations, «il nous faut continuer pendant tout le week-end et durant la semaine prochaine», a-t-il ajouté.

M. Guajardo et le ministre des Affaires étrangères mexicain Luis Videgaray font la navette entre Mexico et Washington depuis plus d'un mois pour tenter de trouver un terrain d'entente avec le représentant américain au commerce Robert Lighthizer.

Plusieurs responsables avaient laissé entendre qu'un accord entre les deux pays était imminent mais M. Guajardo a un peu douché cet enthousiasme.

«Les négociations sont extrêmement complexes», a-t-il lancé aux journalistes avant de rentrer de nouveau en réunion.

Il a notamment prévenu que les sujets qui fâchent n'étaient pas encore résolus.

Il s'agit en particulier de la clause crépusculaire. Un mécanisme de renégociation du futur traité tous les cinq ans que les Américains appellent de leurs voeux mais auquel Mexicains et Canadiens sont farouchement opposés.

«Il n'y a aucune indication que les États-Unis ont assoupli leur position sur ce sujet», a expliqué un haut responsable canadien jeudi matin à l'AFP.

De fait, même si les États-Unis et le Mexique s'entendent pour que l'accord tripartite survive, il faudra convaincre le Canada, qui s'est mis en retrait des discussions en attendant que Washington et Mexico s'entendent.

Les trois pays discutent depuis un an pour tenter de sauver cet accord qui a intimement lié leurs économies depuis 1994, mais que Donald Trump a qualifié de «désastre» pour les États-Unis.