Le Mexique et le Canada ont réaffirmé mercredi leur volonté de parvenir à un accord de libre-échange trilatéral avec les États-Unis, en dépit des menaces de Donald Trump d'opter pour des accords bilatéraux.

«Le Canada croit beaucoup en l'ALENA (accord de libre-échange nord-américain) en tant qu'accord trilatéral» a souligné la ministre des Affaires étrangères canadienne Chrystia Freeland au cours d'une visite officielle à Mexico.

Freeland et son homologue mexicain Luis Videgaray, ainsi que le ministre mexicain de l'Économie, Ildefonso Guajardo, ont affiché leur optimisme quant à la possibilité de faire aboutir prochainement les discussions, près d'un an après le début des négociations.

«Nous avons fait des progrès significatifs et le Canada croit qu'une modernisation de l'ALENA «gagnant-gagnant-gagnant» est tout à fait à notre portée, nous travaillons dur pour cela» a poursuivi Freeland, qui dirige les négociations pour son pays.

M. Guajardo, à la tête de l'équipe de négociateurs mexicains, a indiqué que «pratiquement les deux tiers» de l'accord étaient déjà définis.

Guajardo et Videgaray vont se rendre jeudi à Washington pour reprendre les discussions avec les représentants américains. Des membres de l'équipe du président élu mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador seront également présents en tant qu'observateurs.

Mme Freeland doit rencontrer dans la journée le vétéran de gauche qui a obtenu une écrasante victoire aux élections présidentielles du 1er juillet, ainsi que le président sortant Enrique Pena Nieto.

L'ALENA, entré en vigueur en 1994, a joué un rôle important pour l'intégration économique régionale, mais est régulièrement pris pour cible par Donald Trump qui l'a qualifié de «désastre» pour les emplois américains.

Le président américain a pressé le Mexique de faire aboutir «rapidement» les négociations, dans une lettre adressée au président élu mexicain et révélée mardi, menaçant à défaut d'emprunter «une route très différente».

«Ce ne serait pas ma préférence, mais ce serait bien plus profitable aux États-Unis et ses contribuables», a-t-il écrit.

Selon le gouvernement mexicain, un accord sur la modernisation de l'ALENA pourrait être trouvé vers la fin août.

Les négociations entre les trois pays, qui ont débuté en août 2017, butent sur les exigences américaines de renégocier tous les cinq ans l'accord et d'augmenter la part des pièces automobiles fabriquées aux États-Unis pour dispenser de droits de douane les véhicules assemblés chez ses partenaires.

L'ALENA est vital pour l'économie mexicaine qui exporte près de 80% de ses produits vers son voisin du Nord.